Le pétrole était sans direction hier dans les échanges matinaux en Asie, où les marchés prédisent que l'Arabie saoudite, le poids lourd de l'Opep, restera sourde aux appels d'autres membres du cartel à limiter la production de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 20 cents, à 74,41 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier gagnait 10 cents à 78,57 dollars. "Les yeux sont tournés vers l'Arabie saoudite. Les investisseurs veulent savoir si elle va succomber aux appels venus d'autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'ailleurs à limiter la production de brut", a souligné Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets à Sydney. Lors d'une réunion cruciale à Vienne le 27 novembre, les douze membres du cartel doivent notamment y discuter de leur plafond commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011. Et malgré la déroute des cours mondiaux du brut depuis la mi-juin, ils n'ont pour l'instant pas montré de volonté unanime de réduire leur offre. Le Venezuela et l'Equateur ont appelé publiquement à réduire la production d'or noir pour faire monter les cours. L'Iran a laissé entendre qu'il serait favorable à une telle décision. Mais l'Arabie saoudite, premier producteur mondial, pourrait ne pas vouloir aller dans ce sens de peur de perdre des parts de marché. La veille, les prix du pétrole ont fini en nette baisse à New York et à Londres, dans un marché nerveux s'interrogeant sur les intentions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avant une réunion cruciale du cartel. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a perdu 1,03 dollar, à 74,61 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a fini à 78,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 84 cents par rapport à la clôture de lundi. Après un début de séance en légère baisse, les cours ont accéléré leurs pertes, dans un marché gagné par l'anxiété à un peu plus d'une semaine d'une réunion très attendue des membres de l'Opep à Vienne le 27 novembre. "Les roulements de tambour ont commencé à se faire entendre", a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Les douze membres du cartel doivent notamment y discuter de leur plafond commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011. Et malgré la déroute des cours mondiaux du brut depuis la mi-juin, ils n'ont pour l'instant pas montré de volonté unanime de réduire leur offre. "La grande question qui agite le marché est: quels seront, si jamais il y en avait, les changements de politique décidés par l'Opep", a relevé Tim Evans, de Citi Futures. "La barre est en tout cas placée assez basse pour que l'on assiste à un rebond des prix" la semaine prochaine, a estimé l'analyste. "Les derniers murmures sur le marché indiquent que le Venezuela et la Russie (qui n'est pas membre de l'Opep) veulent unir leurs forces pour tenter de défendre les prix" en incitant à une réduction de la production d'or noir du cartel, a fait valoir Matt Smith. Très dépendant de ses revenus pétroliers, le Venezuela, qui dispose des plus importantes réserves de brut au monde et dont 96% des ressources en devises proviennent des exportations pétrolières, a en effet lancé une offensive diplomatique afin de tenter de stabiliser les prix du brut. Outre la Russie, son ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez a entamé la semaine dernière une tournée au sein de différents pays producteurs, en Algérie, au Qatar, en Iran, après avoir discuté avec le Mexique et reçu au Venezuela le ministre saoudien du Pétrole. Sur le marché américain, les opérateurs "se préparent aussi à la sortie des chiffres hebdomadaires mercredi sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis la semaine dernière", a indiqué Bob Yawger, de Mizuho Securities. "Une nouvelle hausse des réserves, notamment au terminal pétrolier de Cushing", où les stocks servent de référence aux prix du WTI, "pourrait faire rechuter les cours", a-t-il estimé.