Le prix du pétrole coté à New York a terminé en légère hausse vendredi, poursuivant son rebond après son récent plongeon, dans un marché restant prudent au vu des craintes sur la vigueur de la demande mondiale en brut et s'interrogeant sur les intentions des pays de l'Opep. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a avancé de 28 cents à 88,01 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 99,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de la veille. En Asie, les cours du pétrole poursuivaient leur reprise dans les échanges matinaux, entamée la veille à Londres et New York après plusieurs séances de net déclin et alors que des rumeurs circulent sur le marché évoquant une baisse de la production par l'Opep le mois prochain. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 43 cents à 88,16 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin reprenait 30 cents à 99,43 dollars. Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures, a évoqué des "rumeurs" sur le marché selon lesquelles "l'Opep va convoquer une réunion d'urgence pour discuter de la production si le Brent reste sous le prix des 100 dollars le baril". "Cela dope les cours du pétrole sur le court terme", indique l'analyste. Dans son dernier rapport mensuel, publié début avril, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu sa prévision de demande mondiale de brut en 2013, qui sera portée, selon elle, par les pays non membres de l'OCDE, notamment la Chine. L'Iran, membre de l'Opep et frappé par un embargo occidental sur ses exportations de pétrole en raison de son programme nucléaire controversé, a estimé mercredi que le prix "raisonnable" du pétrole se situait entre 100 et 120 dollars pour un baril. Le 4 avril dernier, Ali al-Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole, chef de file des pays de l'Opep, avait déclaré qu'un prix de 100 dollars pour un baril était "raisonnable". Le marché pétrolier a été particulièrement chahuté ces derniers jours, le WTI perdant près de huit dollars en une semaine et chutant même de deux dollars en une seule séance quand le Brent passait mardi sous le seuil des 100 dollar pour la première fois depuis neuf mois. Ce tangage est dû à un regain d'inquiétude sur la croissance mondiale, y compris de la Chine, et par conséquent sur la demande d'or noir. La veille, le pétrole avait bénéficié d'un rebond technique. Après le fort recul observé en début de semaine, il semblerait qu'on assiste à une phase de consolidation, d'achats à bons compte, a remarqué David Bouckhout de TD Securities. Les prix du brut, aussi bien à New York qu'à Londres, ont de fait fortement pâti ces derniers jours d'un regain d'inquiétude sur la demande mondiale de brut à la suite de la publication d'indicateurs macroéconomiques décevants aux Etats-Unis et en Chine, respectivement premier et deuxième consommateurs d'or noir au monde. Le prix du Brent a même glissé mardi sous le seuil de 100 dollars pour la première fois depuis neuf mois. Les cours étaient toutefois un peu aidés vendredi par le regain de vigueur observé sur le marché des actions par les indices du Nasdaq et du S&P 500 qui évoluaient dans le vert, a indiqué M. Bouckhout. Le marché a aussi été soutenu par le fait que le Venezuela cherche à organiser une réunion extraordinaire de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) pour tenter de mettre un terme à la spirale baissière des prix, a indiqué l'analyste indépendant Andy Lipow. Le ministre vénézuélien de l'Energie et du Pétrole Rafael Ramírez a fait part jeudi de consultations pour savoir si nous allons ou non convoqué une réunion extraordinaire de l'Opep en vue de décider une éventuelle réduction de la production du cartel. Nous constatons qu'il existe une offre de pétrole trop forte sur le marché et l'économie est si faible que cela se combine pour provoquer une chute des prix. Nous croyons, comme nous l'avons dit, qu'il faut que le prix se maintienne à un plancher de cent dollars le baril, a-t-il ajouté. Mais pour M. Lipow, il est toutefois peu probable que l'Opep modifie ses quotas de production à court terme car son membre le plus influent, l'Arabie saoudite, semble satisfait des prix actuels.