Wall Street a clôturé dans le rouge avant-hier, dépitée par un certain manque d'enthousiasme des consommateurs américains au début de la saison des achats de fin d'année et des statistiques décevantes: le Dow Jones a perdu 0,29% et le Nasdaq 1,34%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average, qui avait terminé à un nouveau record vendredi, a reculé de 51,44 points, à 17 776,80 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 64,28 points, à 4 727,35 points. L'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,68% ou 14,12 points à 2 053,44 points. Ce mouvement de recul est d'une part simplement lié "à une question de calendrier, les investisseurs reprenant un peu d'argent mis sur la table" en ce premier jour de décembre, a commenté Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management. Certains titres comme le géant de l'informatique Apple se sont aussi, selon lui, "retrouvés otage d'une sensibilité un peu trop appuyée vis-à-vis de ventes de détail pas aussi fortes qu'attendu". Les actions du secteur de la distribution, qui avaient beaucoup augmenté en novembre, se sont en effet retrouvées sous pression "après le week-end du +Black Friday+ pendant lequel les ventes en ligne se sont bien tenues mais pas vraiment celles des magasins physiques", a souligné Michael James de Wedbush Securities. Selon la Fédération américaine des détaillants, les dépenses des consommateurs ont reculé de 11% par rapport à 2013 pendant cette opération promotionnelle lancée le jour de Thanksgiving et marquant traditionnellement le lancement de la période des fêtes de fin d'année. Plusieurs grands noms de la cote sont particulièrement touchés: outre Apple qui a perdu 3,26% à 115,05 dollars après avoir chuté de plus de 6% en début de séance, le spécialiste de produits électroniques grand public Best Buy a cédé 5,46% à 37,26 dollars et Amazon 3,73% à 326,00 dollars. L'agence de notation financière Moody's a ramené de "stable" à "négative" la perspective de la note qu'elle octroie à Amazon, indiquant ainsi qu'elle pourrait l'abaisser à moyen terme, en invoquant l'annonce d'un gros emprunt obligataire. Wal-Mart, le leader mondial de la distribution, a lâché 1,51% à 86,22 dollars, la chaîne de grands magasins Macy's 2,65% à 63,19 dollars et les supermarchés Target 1,69% à 72,75 dollars. Chine et zone euro au ralenti Les indices de la place new-yorkaise se sont aussi retrouvés sous la pression de données alimentant les inquiétudes sur la croissance mondiale. En Chine, l'activité manufacturière a ralenti en novembre à son plus faible rythme de croissance depuis huit mois. Dans la zone euro, le secteur manufacturier, a lui, continué à stagner sur la même période, affaibli par les contractions enregistrées dans les trois principales économies de la région, Allemagne, France et Italie. Aux Etats-Unis, l'industrie manufacturière a continué à progresser en novembre mais a légèrement ralenti sa course. PepsiCo a cédé de son côté 0,43% à 99,67 dollars. Le groupe a procédé à des remaniements au sein de sa direction, avec la promotion du président de l'Europe, Enderson Guimaraes, comme responsable de toutes les activités opérationnelles du groupe (boissons, snacks...). Le géant des semi-conducteurs Intel, qui a annoncé l'acquisition de l'entreprise canadienne de sécurité informatique PasswordBox, a baissé de 0,16% à 37,19 dollars. Les majors pétrolières ExxonMobil (+2,00% à 92,35 dollars), ConocoPhillips (+2,57% à 67,77 dollars) et Chevron (+2,63% à 111,73 dollars) ont profité du rebond des cours du pétrole. Le constructeur de voitures électriques Tesla, un des chouchous de Wall Street, a de son côté chuté de 5,27% à 231,64 dollars. Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a progressé à 2,218% contre 2,194% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,946% contre 2,910%.