Un millier de soldats américains supplémentaires resteront en Afghanistan l'année prochaine afin de compenser un déficit temporaire dans les forces de l'OTAN, a indiqué le secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel, en visite à Kaboul. Le président Obama a accordé au commandement militaire américain la souplesse nécessaire pour gérer toute insuffisance d'effectifs à laquelle nous pourrions faire face pendant quelques mois, a déclaré M. Hagel aux journalistes. Le retard accumulé au cours de l'élection présidentielle contestée l'été dernier a perturbé les prévisions des Etats-Unis et des nations contributrices de l'Otan en termes d'envoi de troupes pour la mission Soutien résolu, qui commence après 2014, a-t-il expliqué. Par conséquent, le président Obama a donné aux responsables militaires américains les moyens de faire face à des insuffisances temporaires de forces, a dit M. Hagel. Le secrétaire à la défense a ajouté que cela ne changeait pas la mission des troupes en 2015, qui sera d'entrainer l'armée afghane, et que cela ne changerait pas non plus les prévisions de retrait total d'ici à fin 2016. Il a ajouté qu'il y aurait une force limitée pour la lutte antiterroriste contre Al-Qaida en Afghanistan. La fin de la mission de combat de l'Alliance atlantique en Afghanistan, assurée en majorité par des soldats américains, est prévue pour le 31 décembre. Environ 12 500 soldats, dont 9 800 Américains, resteront sur place, avec pour objectif d'assister et de former l'armée afghane, dans le cadre de Soutien Résolu. L'Afghanistan a compté jusqu'à 130 000 soldats de l'Otan en 2010, au plus fort de l'engagement de la coalition internationale. En visite à Kaboul pour la dernière fois avant le retrait des troupes de combat de l'Otan et son départ du Pentagone, Chuck Hagel est venu marquer, après 13 ans de présence militaire américaine et internationale, la fin du plus long conflit de l'histoire des Etats-Unis. Tout en affirmait que le pays prenait la bonne direction, il a reconnu que la vague récente d'attaques des Taliban a montré que la communauté internationale ne doit pas fléchir dans son soutien pour un Afghanistan stable, sûr et prospère. Au cours de sa visite surprise, gardée secrète jusqu'à son arrivée pour des raisons de sécurité, M. Hagel a rencontré le président afghan Ashraf Ghani et son chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, ainsi que son homologue afghan et le général John Campbell, commandant des troupes de l'Otan en Afghanistan. Le secrétaire à la Défense a assuré aux journalistes qui l'accompagnaient, avant l'atterrissage à Kaboul, que l'Afghanistan avait fait un long chemin au cours de la dernière décennie et que les nouveaux dirigeants du pays et l'armée étaient prêts à reprendre les rênes après le départ des troupes de l'Otan. Les Afghans vivent bien mieux aujourd'hui qu'il y a 13 ans, a affirmé M. Hagel. Ils peuvent décider de leur propre sort, de leur propre façon de faire, de leurs propres conditions. Ils n'y sont pas encore tout à fait. Mais ils ont fait un long chemin, a-t-il dit. Le départ de Chuck Hagel du Pentagone a été annoncé le 25 novembre dernier par le président Barack Obama. Le président a nommé vendredi Ashto Carter, un technocrate, pour le remplacer. Ce dernier doit encore être confirmé par le Sénat. Seul républicain dans le cabinet Obama, Chuck Hagel, 68 ans, ancien du Vietnam, hostile à un interventionnisme à tout crin, était devenu secrétaire à la Défense il y a moins de deux ans. Sa feuille de route était alors notamment de réduire la voilure et de mener à bien le retrait des soldats américains d'Afghanistan. En Afghanistan, ces dernières semaines, les talibans ont maintenu la pression sur le régime en place en menant une importante vague d'attentats jusque dans la capitale. L'armée et la police, premières cibles des talibans ont connu d'importante pertes en 2014. Le président Ghani a participé cette semaine à Londres à une conférence de pays donateurs, au cours de laquelle 59 pays ont affirmé leur soutien aux réformes du président afghan, réitérant leurs engagements financiers pris en 2012.