Le neuvième Sommet nord-africain du pétrole et du gaz a ouvert hier ses portes, pour la première fois, à Alger. Cet important événement, regroupant des leaders du marché pétrolier algérien et international, se tient dans un contexte très particulier, marqué par la chute du prix du pétrole. Un phénomène qui inquiète de plus en plus les pays exportateurs de pétrole, qui voient leurs recettes pétrolières chuter depuis quelques semaines. Toutefois, en dépit du recul des prix du pétrole sur le marché mondial, Sonatrach a décidé de maintenir son plan stratégique d'investissement dans les hydrocarbures, d'un montant de 90 milliards de dollars, c'est du moins ce qu'a indiqué, à cette occasion, le P-DG par intérim de la Sonatrach. "Nous avons décidé de maintenir notre plan d'investissement inchangé en dépit de la baisse des prix de pétrole" qui ont atteint leur plus bas niveau depuis cinq ans, a déclaré M. Sahnoun à la presse en marge du sommet nord-africain du pétrole et du gaz qui se poursuivra jusqu'au 9 décembre prochain (demain, Ndlr). Selon le même responsable, il a été décidé de déployer un effort particulier pour l'élargissement de la base de réserves et à augmenter la capacité de production du groupe Sonatrach. Ce plan prévoit principalement le développement des gisements du pétrole et du gaz, le renforcement des capacités de transport des hydrocarbures, de l'activité pétrochimique et du raffinage ainsi que la valorisation des ressources humaines nécessaires. A ce propos, M. Sahnoun a indiqué que " Sonatrach a réalisé 112 découvertes de 2012 à 2013 dont 28 au cours des dix mois de l'année en cours d'une capacité de production de 330 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep)". Le premier responsable de la société nationale des hydrocarbures s'est montré donc très confiant et optimiste quant à l'effondrement du marché pétrolier estimant qu'avec " un baril pour 70 dollars, les recettes de Sonatrach seront de l'ordre de 60 milliards de dollars d'ici à la fin 2014". S'agissant de ressources non conventionnelles, le P-DG par intérim a indiqué que " les investissements consacrés à cet effet sont au stade pilote, ne nécessitant pas d'importants financements ". Il a toutefois annoncé que Sonatrach va procéder, en termes d'expérimentation, au forage de 10 puits d'exploration de gaz de schiste en partenariat avec des entreprises étrangères pour un montant global de 400 millions de dollars et avec des perspectives de production dès 2017. A rappeler que Sonatrach avait annoncé en juillet dernier qu'elle s'attendait à un redressement de sa production primaire des hydrocarbures à la fin de ce programme quinquennal, après un repli amorcé en 2010. Pour la partie relative à l'amont pétrolier gazier, elle va investir 42 milliards (mds) de dollars pour augmenter sa production à 225 millions de Tep (Tonnes équivalent pétrole). La part du gaz naturel représente un montant de plus 22 mds de dollars sur cette période quinquennale. Pour les cinq prochaines années, Sonatrach prévoit l'entrée en production des champs Tinhert à Illizi (24 millions de m3/jour), Hassi Bahamou et Hassi Mena (21 millions de m3/jour), Touat à Adrar (12 millions de m3/jour), Reggane (12 millions de m3/jour) et le projet Timimoun (5 millions de m3/jour). L'Algérie, en tant que premier producteur africain de gaz et 10e producteur mondial de gaz, réunit donc, lors de ce sommet, plus de 450 experts de la région nord-africaine provenant de différentes compagnies nationales et internationales de pétrole et de gaz ainsi que des investisseurs, des fournisseurs de services, des banques et des cabinets d'avocat spécialisés dans ce secteur, précise le communiqué. Parmi les compagnies étrangères qui vont y participer, figurent, entre autres, Shell, Total, Repsol, Eni, Anadarko, Egas, Danagas Egypt, Noc Libya, Etap, Schlumberger, Halliburton, KBR et Abu Dhabi Oil refining company. Cet événement rassemble donc les décisionnaires dans l'ensemble du secteur réuni par la vision qu'ils ont de faciliter, le succès dans la région.