Le projet de dédoublement de la ligne ferroviaire El Affroun (Blida)-Khemis Miliana (Aïn Defla), lancé il y a 4 ans, assurera, une fois achevé, une plus grande fluidité du transport des voyageurs et des marchandises. Avec l'ouverture de l'autoroute Est-Ouest, ce projet, qui s'étend sur une distance de 56 km, constitue un outil de relance de l'activité économique et assurera, par ricochet, de nombreux postes d'emploi. Lancés en décembre 2010, dans le cadre du nouveau tracé de la voie ferrée Alger-Oran et de sa modernisation, les travaux de réalisation du tronçon en question ont atteint un taux d'avancement de 43 %, selon les responsables locaux du secteur des transports. Le projet, dont la réception est prévue en juin 2016, a été confié à deux entreprises étrangères (chinoise et turque). Son contrôle et son suivi sont, pour leur part, confiés à un groupement de bureaux d'études étrangers (français et allemand). Il comprend sur son itinéraire notamment six (6) gares (dont 2 se trouvent sur le territoire de la wilaya d'Aïn Defla) ainsi que deux (2) tunnels, longs respectivement de 7368 et 7337 mètres linéaires. "Le premier tunnel, celui de "Ramdane", situé au niveau de Oued Djer, dans la wilaya de Blida, a une longueur de 2.796 mètres alors que le second, dénommé "El Gantas", implanté dans la commune de Hoceinia (Aïn Defla), consiste en deux tubes d'un linéaire de 7.368 mètres pour le côté sud-est et 7.337 mètres linaires pour le côté nord-est", explique le chef de service exploitation à la direction des transports de la wilaya, Terbaoui Abed. Le taux d'avancement des travaux de creusement de ces deux tunnels a dépassé les 50 %, a précisé le même responsable, signalant que huit mètres linéaires sont creusés quotidiennement. Le directeur des transports de la wilaya, Fodhil Dridah, a, pour sa part, noté qu'en sus des travaux de réalisation de ces tunnels, le projet comporte la rectification du tracé entre les gares ferroviaires d'El Affroun et de Khemis-Miliana. "Six autres gares seront ainsi créées, outre 17 ouvrages d'art", a-t-il indiqué, relevant que plus de 1500 travailleurs (dont quelque 1040 Algériens) travaillent d'arrache-pied, de jour comme de nuit, pour achever ce mégaprojet.
Un temps de parcours du trajet Alger-Oran réduit Assurant un trafic mixte, la concrétisation de ce projet dont la vitesse de ligne des trains des voyageurs et de marchandises atteindra respectivement 160 et 100 km/h, permettra un temps de parcours réduit entre les villes d'Alger et Oran. De même, l'achèvement de ce projet permettra de relier Alger à Chlef en moins de deux heures, selon les responsables du projet, qui relèvent qu'à l'heure actuelle, il faut une heure de plus pour se déplacer entre ces deux villes. Un passage effectué dans la sécurité la plus totale, de meilleures conditions d'exploitation, un transport ferroviaire plus compétitif et un désengorgement du trafic routier constituent les autres impacts positifs attendus de ce projet, affirme-t-on.
L'espoir repose sur… les rails ! Dans le pays, nombre de citoyens jettent leur dévolu sur le train lors de leurs déplacements car celui-ci permet, selon eux, d'éviter les bouchons des axes routiers caractérisés, ces dernières années, par une recrudescence alarmante des accidents de la circulation. "Une fois ce projet de dédoublement achevé, j'opterai volontiers pour le train compte tenu des avantages qu'il offre notamment en matière de gain de temps, mais aussi pour fuir le calvaire des routes", avoue Mustapha, un travailleur faisant quotidiennement la navette entre El Affroun et El Attaf, dans la wilaya de Aïn Defla. Il a affirmé que le tracé actuel (une seule voie entre les 2 villes) pénalise les voyageurs, car, souvent, le train en direction d'Oran attend celui qui descend sur Alger au niveau de l'une des gares se trouvant sur l'itinéraire, faisant perdre un temps "fou" aux passagers. Pour Azzedine, enseignant à l'université de Khemis Miliana, le réseau routier a, par le passé, été "privilégié" par rapport au rail, relevant que celui-ci doit faire l'objet d'une rénovation, une fois au moins tous les 20 ans, pour être performant. "La mise en circulation d'autorails modernes et l'électrification des lignes de chemin de fer traduisent assurément la volonté de l'Etat de généraliser ce moyen révélateur de développement et qui est à même de désenclaver toutes les régions du pays", a-t-il observé.