L'émissaire de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a mené des discussions avec différents groupes de rebelles et d'opposants syriens sur la mise en œuvre d'un gel des combats à Alep entre forces du régime et insurgés. Les pourparlers, commencés avant-hier vers 11H00 (09H00 GMT), se sont poursuivis durant huit heures avec les représentants des principaux groupes armés et non armés que nous avons reçus séparément à Gaziantep, une ville turque proche de la frontière syrienne, a expliqué la porte-parole de M. Mistura, Juliette Touma. La délégation de l'ONU était composée de quatre personnes dont M. de Mistura, a-t-elle ajouté. Mme Touma a refusé de commenter les informations publiées lundi dans le quotidien syrien al-Watan, proche du pouvoir, sur la volonté de Damas de limiter le cessez-le-feu à la ville d'Alep alors que les rebelles voudraient l'étendre jusqu'au passage de Bab al-Hawa, à la frontière turque. Le plan est en discussions et nous ne savons pas pour le moment quelles seront ses limites géographiques, a-t-elle indiqué. Le 30 octobre, l'émissaire de l'ONU avait proposé d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans ce pays déchiré par plus de trois ans de guerre. Il avait alors estimé qu'Alep pourrait être une bonne candidate pour ce type de zone. La ville est divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes à l'ouest et secteurs rebelles à l'est. Ces derniers sont menacés d'être totalement assiégés par l'armée, qui cherche à couper leur route d'approvisionnement au nord. Les deux formations djihadistes - le groupe Etat islamique et le Front al-Nosra - ne sont pas présentes à Alep. A Gaziantep, les rebelles étaient notamment représentés par Qaïs Cheikh, chef pour toute la Syrie du Conseil de commandement de la révolution (CCR), une coalition d'une vingtaine de groupes modérés, laïques et islamistes. Nous avons écouté les explications détaillées de l'ambassadeur Mistura. Nous avons demandé du temps pour mener des consultations avec tous nos frères de l'opposition pour ensuite donner notre réponse, a-t-il déclaré à l'issue de la réunion. Aucun délai n'a été fixé. Il faut que nous étudiions la proposition dans le détail. Il faut que nous évaluons quels sont nos intérêts et quels sont les dangers, a-t-il ajouté, joint par téléphone en Turquie. L'adjoint de M. de Mistura, Ramzi Ezzeine Ramzi, est attendu à Damas en fin de semaine, a indiqué Juliette Touma. M. de Mistura avait indiqué le 11 novembre dans la capitale syrienne que le gouvernement avait montré un intérêt constructif pour le plan de l'ONU. Une série de réunions a lieu actuellement, notamment menées par la Russie, pour tenter de remettre sur les rails les pourparlers de paix. Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a indiqué lundi à Téhéran que l'Iran soutenait l'initiative russe pour relancer les négociations.