Le président syrien, Bachar Al Assad, qui a libéré quelque 11.000 détenus depuis l'amnistie qu'il a décrétée en juin, est prêt à « geler » les combats à Alep, divisée, depuis juillet 2012, entre les secteurs loyalistes dans l'Ouest, et les secteurs Est, contrôlés par les rebelles et... au bord de l'effondrement. C'est Staffan de Mistura, l'émissaire de l'ONU, qui souhaite y distribuer de l'aide humanitaire, qui l'annonce. « Mes rencontres avec le gouvernement et le président Al Assad m'ont donné le sentiment qu'ils étudiaient très sérieusement et activement la proposition de l'ONU », dit-il lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, à Damas. Et d'ajouter : « Ils attendent maintenant le résultat de nos contacts avec les autres parties au conflit (organisations et population) avec lesquelles nous allons discuter afin de nous assurer que cette proposition progresse. » Une des multiples formations rebelles combattant à Alep a indiqué qu'elle était en faveur « d'accords globaux » et non pas de « solutions partielles ». L'émissaire de l'ONU, qui a exprimé à maintes reprises sa détermination à poursuivre sa mission avec toutes les parties, essaye de surmonter les obstacles et de parvenir ainsi à la stabilité et à la sécurité en Syrie, en proposant, le 30 octobre dernier, l'instauration de zones de cessez-le-feu pour permettre l'acheminement et la distribution de l'aide humanitaire. Il estime qu'Alep, ex-capitale économique du pays et berceau culturel et historique, pourrait être « la meilleure candidate » pour ce type de zone. « Tous les Syriens ont besoin d'un exemple concret. C'est pourquoi nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait faire cette proposition », explique Staffan de Mistura. Selon la presse officielle syrienne, Al Assad veut « sauver des vies humaines, partout en Syrie », mais il pense que la balle est dans le camp de l'émissaire de l'ONU. Ce dernier soutient que « si ce gel progressif des hostilités fonctionne dans un endroit, on pourra le reproduire ailleurs » et en faire « un fondement de la solution politique ». « Il doit convaincre et les rebelles et les pays qui les appuient », écrivent certains médias. L'avancée de Daech va-t-elle pousser les autorités syriennes et les composantes de l'opposition armées à faire la paix ?