Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) considère qu'en ayant constamment plaidé pour le passage d'une économie financée par le budget à une économie financée par le marché, il rejoint, ainsi, les directives données par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du dernier Conseil restreint. "Le budget de l'Etat doit être destiné exclusivement au financement des grandes infrastructures publiques qui sont au service de l'ensemble de la population: écoles, hôpitaux. L'Etat ne peut pas tout faire seul, il faut laisser place au marché financier", indique à l'APS le vice-président du FCE, Brahim Benabdesslam, en réaction aux mesures décidées mardi par ce Conseil restreint consacré à l'évolution du marché financier et à ses retombées sur la démarche économique et sociale du pays. Mais pour assurer la dynamique du marché financier, le représentant de cette organisation patronale appelle le gouvernement à l'octroi de plus de facilités afin d'encourager les entreprises à entrer en Bourse. "Le développement du marché financier requiert, au préalable, un certain nombre de mesures qui ne sont pas toutes réunies aujourd'hui", estime M. Benabdesslam, proposant, entre autres, d'accorder des avantages fiscaux aux entreprises souhaitant entrer en Bourse. Sur un autre plan, le représentant du FCE a appelé à la relance de l'investissement, notamment industriel, pour pouvoir faire face à la situation actuelle marquée par une forte baisse des prix du pétrole. "C'est vrai que nous passons par une situation difficile, mais je pense que nous avons les moyens et les compétences pour y faire face", a-t-il insisté, en saluant la disposition ordonnée par le chef de l'Etat et visant à renforcer la participation des entreprises nationales dans la réalisation des projets. "Nous croyons, au sein de notre organisation, que l'entreprise algérienne, qu'elle soit publique ou privée, a les moyens de réaliser les projets inscrits dans le programme du gouvernement", soutient-il. En outre, le représentant du FCE a qualifié de "très positif" le fait que les autorités publiques veulent veiller davantage à une maîtrise des coûts de réalisation des projets publics. A ce propos, il constate que le non-respect des délais de réalisation des projets a des répercussions négatives, affirmant qu'un projet "a un délai et un coût", tout en soulignant la nécessité de veiller, également, sur la qualité. M. Benabdesslam réitère aussi la nécessité pour l'Algérie d'aller vers une économie diversifiée et indépendante des revenus pétroliers. Il propose, à ce titre, de relancer l'investissement, de lutter contre l'informel et de réduire la contrainte bureaucratique pour mieux développer l'entreprise.