Les opérateurs attendent que les politiques publiques soient plus claires et qu'on mette fin à la discrimination dont fait l'objet actuellement le secteur privé national. Le Salon de l'industrie s'est tenu à la veille de la tripartite dans un contexte de morosité sur le plan de la relance économique. Pour redynamiser le secteur productif, le Forum des chefs d'entreprises a émis ses propositions à l'adresse de ses partenaires au sein de la tripartite. Pour l'industrie, retenons ceci : le FCE préconise d'assurer une plus grande visibilité de la politique industrielle, de clarifier le rôle de l'Etat par la définition de secteurs prioritaires dans lesquels il entend préserver l'investissement public et l'identification des secteurs porteurs au développement desquels il souhaite apporter son aide : Le besoin exprimé est que l'Etat affiche clairement sa politique par l'identification des secteurs d'activité dans lesquels il entend préserver l'investissement public et qu'il apporte tout son appui à l'entreprise privée pour développer les secteurs à fort potentiel économique. Il s'agit, lit-on dans le document du FCE, de : - Clarifier la position de l'entreprise publique qui survit dans un état d'incertitude coûteux pour le Trésor et préjudiciable à la compétitivité de l'économie nationale. - Clarifier tout autant la place réservée à l'entreprise publique nationale, le potentiel du secteur privé représentant plus de 80% de la valeur ajoutée produite hors hydrocarbures. - Introduire des aménagements à la formule de partenariat en vigueur par un traitement différencié de la participation du capital étranger en fonction de la nature des activités et de la dimension des projets ; - Assurer effectivement la liberté de l'acte d'investir qui ne doit être soumis à aucune autorisation ou agrément. Les avantages accordés à l'investissement doivent être octroyés directement par la loi.Le gouvernement peut annoncer et afficher des priorités en faveur des branches ou des filières qui revêtent à ses yeux le caractère urgent prioritaire ou stratégique auxquelles il accorde des avantages incitatifs supplémentaires. Pour les projets de grande envergure, les investisseurs bénéficient du régime de la convention. Le FCE suggère également d'assurer la non-discrimination des entreprises selon qu'elles soient de statut privé ou public. En ce sens, il propose de : - Ouvrir de manière effective aux investisseurs privés nationaux l'ensemble des secteurs d'activité économique qui leur sont aujourd'hui dans les faits fermés. - L'égalité de traitement devant être la règle, qu'il s'agisse de l'accès au foncier ou à toutes formes de soutien de l'Etat. La règle de concurrence loyale entre entreprises publiques et privées devrait prévaloir systématiquement, ce qui est la seule voie à même de réduire durablement les gaspillages de ressources pour favoriser les créations massives d'emplois et de valeur ajoutée et pour résister à la concurrence dans le contexte de la mondialisation. Concernant le foncier industriel, le FCE préconise d'engager rapidement la réalisation des zones industrielles dont la création a été décidée en 2011 et, dans l'intervalle, prendre les mesures urgentes permettant d'accroître l'offre , mettre en place un système opérationnel de gestion des zones industrielles. De façon plus précise, le FCE note : Il apparait urgent que des solutions puissent être apportées pour la réalisation rapide de nouvelles zones industrielles ; l'Aniref seule ne dispose pas des moyens et de l'organisation nécessaire pour y parvenir ; il est préconisé d'ouvrir au secteur privé la possibilité de réaliser et de gérer des zones industrielles. En attendant l'achèvement du programme de nouvelles zones industrielles dont la réalisation pourrait exiger de longs délais alors que les besoins sont urgents, il est souhaitable de décider de mesures destinées à accroître l'offre. Ces mesures consisteront notamment à surtaxer le foncier industriel privé inutilisé : ce serait le début d'une véritable fiscalité foncière qui remplacerait la taxe sur l'activité professionnelle (TAP). Le fait est qu'aujourd'hui il ne coûte rien de détenir un terrain inexploité ; imposer une taxe proportionnelle à la valeur de marché du terrain et des coûts d'entretien incitera le propriétaire à l'exploiter lui-même, le louer ou le vendre ; adopter les textes d'application élargissant l'utilisation du domaine public par le privé ; encourager les banques et les entreprises publiques à mettre sur le marché l'actif immobilier inutilisé en le vendant ou en le louant. De telles propositions pertinentes ainsi que celles de Nabni offrent une panoplie de recettes pour redynamiser le secteur productif national face à l'explosion des importations. Les pouvoirs publics, eux, tardent à mettre en œuvre et la feuille de route relative à la stratégie industrielle et l'ensemble des remèdes efficaces préconisés pour réindustrialiser le pays. K. R. Nom Adresse email