Des djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont enlevé des dizaines d'hommes dans deux villages du nord de l'Irak. Ils affirment rechercher les personnes coupables d'avoir brûlé deux drapeaux de l'organisation, ont annoncé des autorités locales et des habitants. Selon un officier des services de renseignements, au total 170 hommes ont été enlevés dans les villages d'Al-Shajara et de Gharib dans la province de Kirkouk. "Des membres de l'EI, qui circulaient à bord de 30 véhicules, ont emmené les personnes enlevées dans le centre d'Hawijah," une ville voisine où les djihadistes ont installé un tribunal et une prison, a précisé l'officier. Un habitant de Gharib a, de son côté, affirmé que les djihadistes avaient arrêté environ 90 personnes dans son village et que les combattants avaient déclaré qu'ils recherchaient quinze hommes ayant brûlé une bannière de l'EI.
Arrestations et exécutions de masse Ce n'est pas la première fois que les djihadistes ont recours à des arrestations de masse pour tenter de briser la résistance dans les zones dont ils ont pris le contrôle en Irak et en Syrie. Ils ont également exécuté des milliers de personnes, parfois au cours d'horribles séances de décapitations dont les vidéos sont ensuite diffusées en ligne. Les Etats-Unis et leurs alliés ont pour leur part continué leurs raids aériens contre les djihadistes. Jeudi, ils ont mené 23 frappes, a annoncé vendredi l'état-major de la coalition. Une douzaine de bombardements ont eu lieu près des villes syriennes de Kobané, Ar Raqqa et Al Hassakah. Plusieurs véhicules ont été détruits, des bâtiments et des positions de l'EI ont été touchés. En Irak, onze frappes ont visé des objectifs près des villes de Tadji, Al Assad, Falloujah, Baïdji, Al Qaïm et Mossoul.
Trois dignitaires religieux sunnites tués dans le sud de l'Irak Trois dignitaires religieux sunnites irakiens ont été tués par des hommes armés à l'ouest de la ville de Bassora (sud), ont indiqué vendredi des responsables. L'attaque, dans laquelle deux autres dignitaires religieux ont été blessés, s'est produite jeudi soir dans la province de Zoubaïr, a précisé Mehdi Raikane, le chef de la commission de sécurité de cette province. Des inconnus à bord d'une voiture civile ont ouvert le feu sur le véhicule transportant les imams des mosquées qui se rendaient de Bassora à Zoubaïr, tuant trois d'entre eux, a-t-il dit. Le Premier ministre Haidar al-Abadi, un chiite, a condamné cette attaque, commise selon lui par des gangs terroristes qui doivent être traduits en justice. Son ministre de l'Intérieur, Mohammed al-Ghabbane, a ordonné l'ouverture d'une enquête et imputé l'attaque à des forces au service du projet du groupe djihadiste Etat islamique (EI), selon un communiqué du ministère. A la faveur d'une offensive lancée en juin, l'EI s'est emparé de vastes régions de l'Irak, principalement au nord et à l'ouest du pays. Ce groupe ultra-radical sunnite a également revendiqué de nombreux attentats visant surtout la communauté chiite mais a parfois ciblé les sunnites. Mais le président du Parlement Salim al-Juburi, un sunnite, a pointé du doigt, dans un communiqué, les milices chiites avec lesquelles le gouvernement s'est allié pour lutter contre l'EI. Et l'un des principaux partis politiques sunnites, le Parti islamique irakien, a attribué l'attaque à des milices criminelles, en allusion apparente aux miliciens chiites qui combattent auprès des forces irakiennes contre l'EI. La ville portuaire de Bassora, où cohabitent sunnites et chiites, est dans l'ensemble restée à l'abri des violences qui frappent quasi quotidiennement d'autres régions d'Irak. Ce secteur du sud de l'Irak renferme d'importants champs pétroliers.
Le conflit a fait plus de 15 000 morts en 2014 Plus de 15 000 personnes ont été tuées dans les violences en Irak en 2014, faisant de cette année la plus meurtrière depuis 2007, indiquent des chiffres officiels publiés jeudi. Plus de 22 000 personnes ont également été blessées au cours de cette période marquée par des attaques d'envergure du groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) qui s'est emparé de vastes régions du pays. Au total 15 538 personnes ont été tuées en Irak en 2014, selon les chiffres compilés par les ministères irakiens de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense, dont le bilan pour 2013 s'élevait à 6 522 morts. C'est en 2007 qu'on retrouve un bilan supérieur à celui de l'année écoulée. Les violences en Irak, plongé dans un conflit confessionnel, avaient alors causé la mort de 17 956 personnes, selon des chiffres officiels. En 2014, les violences ont démarré avec des heurts dans la province d'Al-Anbar, à l'ouest de Baghdad. La prise de Fallouja et de parties de Ramadi, la capitale provinciale d'Al-Anbar, ont été les signes avant-coureurs de l'assaut majeur lancé début juin par les éléments de l'EI. L'EI s'est depuis emparé de Mossoul, la seconde ville du pays, et de territoires dans cinq provinces irakiennes, avant de pousser vers le nord en août où il s'est heurté à la résistance des combattants de la région autonome du Kurdistan irakien. Les forces irakiennes, appuyées par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, tentent depuis de reprendre le terrain perdu au profit de l'EI.