Le gouvernement slovaque a décidé de mettre fin à un contrat entre l'Etat et la principale compagnie d'électricité du pays concernant la centrale hydroélectrique de Gabcikovo, a annoncé le Premier ministre, Robert Fico, en rejetant la responsabilité sur l'actionnaire majoritaire, l'italien Enel. Après huit ans d'administration par la compagnie italienne Enel et par la société privatisée Slovenske elektrárne, nous avons décidé de rompre ce contrat de gérance de la centrale de 720 MW à cause d'une transgression de ce contrat, a déclaré M. Fico lors d'une conférence de presse. D'après lui, Enel qui possède 66% de Slovenske elektrárne, refuserait de communiquer au gouvernement des informations de base qui permettraient à ce dernier de vérifier si le partage des bénéfices se fait de manière équitable. De plus, nous ne voyons aucun plan de reconstruction et de travaux dans cette centrale dont la durée de vie est de 20 ans, 20 ans qui sont déjà passés, a-t-il expliqué. M. Fico a reproché aussi à Slovenske elektrárne de refuser de verser une contribution annuelle de 5 millions d'euros à la société Vodohospodárska výstavba, destinée à l'entretien du barrage et aux travaux de reconstruction de la centrale. La société italienne Enel remet tout cela en cause. Elle exige même que la Slovaquie lui rembourse 43 millions d'euros, a-t-il dit. La compagnie a immédiatement démenti ces accusations. Slovenske elektrárne rejette en bloc toutes les allégations du Premier ministre slovaque sur des violations de l'accord sur le fonctionnement de Gabcikovo, déclare la compagnie dans un communiqué de deux lignes affiché sur son site internet. De son côté, une porte-parole d'Enel a confirmé ce rejet dans les mêmes termes, affirmant en outre que le groupe avait respecté toutes les dispositions arrêtées pour gérer la centrale et attendait maintenant une notification officielle des reproches pour y répondre, y compris par une action en justice. Slovenske elektrárne gère les centrales d'une puissance installée de 4.976 mégawatts, dont 1.814 provenant de centrales nucléaires. Les 34% restant de Slovenske elektrárne appartiennent à l'Etat slovaque. Il ne s'agit pas du premier conflit entre le gouvernement de M. Fico et Enel, qui ont déjà eu maille à partir au sujet du développement des capacités de la centrale nucléaire de Mochovce.