Le Premier ministre slovaque Iveta Radicova a survécu, hier, à Bratislava à un vote de défiance déposée par l'opposition de gauche qui critiquait plusieurs affaires de clientélisme présumées et des dissensions au sein de la coalition gouvernementale. Les députés ont procédé au vote, hier matin, à l'issue de plus de douze heures de débats, émaillés d'invectives personnelles. Le parti social-démocrate (Smer-SD) de l'ex-Premier ministre Robert Fico, qui a présenté cette motion de défiance, n'a rassemblé que 69 votes en faveur de son initiative. Il en aurait fallu 76 pour qu'elle soit adoptée. Le Parlement monocaméral slovaque compte 150 sièges. La coalition quadripartite de centre-droit, au pouvoir depuis juillet 2010, dispose de 79 voix. Dans son discours, M. Fico a notamment reproché à Mme Radicova un clientélisme présumé autour du choix du nouveau siège de l'Office central des impôts à Kosice (est) ainsi qu'un rôle douteux selon lui d'un conseiller du Premier ministre dans l'octroi d'une dotation pour la modernisation d'un stade à Osrblie (centre). Mme Radicova a réfuté ces allégations. M. Fico a affirmé que le Premier ministre était incapable de surmonter d'importantes dissensions au sein de la coalition sur la position de Bratislava concernant le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Un des partis de la coalition Liberté et Solidarité (SaS) du chef du Parlement Richard Sulik s'oppose au renforcement du FESF ainsi qu'à la création en 2013 d'un mécanisme de sauvetage permanent (ESM). Sans les élus de la SaS, le gouvernement de Mme Radicova ne disposerait pas de suffisamment de voix pour approuver l'accord, nécessitant la ratification de tous les 27 pays de l'UE. Selon M. Fico, l'opposition social-démocrate ne soutiendra la décision du gouvernement qu'au cas où la coalition serait unanime. Si le gouvernement ne sait pas comment faire, il devra partir et permettre l'organisation d'élections anticipées, a lancé M. Fico avant le vote.