La première foire du miel du Djurdjura, qui s'est ouverte, dimanche, à Tizi-Ouzou, a été marquée par une forte affluence de visiteurs. Cette manifestation agricole et commerciale, qui a regroupé une vingtaine d'apiculteurs des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdès et Tipasa, a été l'occasion pour les visiteurs de découvrir différentes variétés de miel et autres produits de la ruche. Plusieurs variétés de miel pur sont proposées à la vente, dont le miel de jujubier, très recherché par les connaisseurs pour son goût et ses vertus thérapeutiques, le multi-fleur, le miel de thym, d'eucalyptus. Des conseils et une dégustation de miel sont proposés par les apiculteurs qui pratiquent la transhumance pour diversifier leurs produits, aux acheteurs mais aussi aux visiteurs de la foire. Coté vente, la première journée de cette foire qui se poursuivra jusqu'au 12 janvier courant, a été "intéressante", de l'avis d'apiculteurs qui ont indiqué avoir écoulé du miel et du pollen. Toutefois, vu les prix élevés du miel qui se situe entre 2 400 et 4 000 DA le kilo, la majorité des acheteurs a plutôt opté pour les petits pots de 250 gr. S'agissant des prix jugés élevés du miel, des apiculteurs rencontrés sur place ont indiqué à l'APS que la production de l'année 2014 a sensiblement baissé en raison de la faible pluviométrie et de l'arrivée tardive des pluies enregistrées l'année écoulée. D'autres exposants ont évoqué des problèmes liés à l'abattage anarchique d'eucalyptus, un arbre mellifère dont le miel est très apprécié, et à la destruction du couvert végétal et par là même des plantes mellifères, par les incendies qui se déclarent chaque été dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Présent à l'ouverture de cette première foire du miel du Djurdjura, le président de la Fédération nationale des apiculteurs, Si Lakhel Mahmoud, a salué cette initiative qui permettra, selon lui, de "promouvoir le miel", soulignant que, de par son relief montagneux qui fait d'elle une région mellifère très riche, Tizi-Ouzou produit un miel de bonne qualité. Il a souligné que cette wilaya est l'un des plus gros fournisseurs d'essaims au niveau national, signalant que le problème principal auquel fait face la filière apicole, qui demeure un secteur créateur d'emploi, est la concurrence déloyale du miel importé qui est "de mauvaise qualité et qui est cédé à des prix bas". Si Lakhel a relevé que le miel algérien présente des spécificités telles que les miels d'oranger et du jujubier, qui font de lui un produit pouvant avoir sa place sur le marché mondial, pour peu qu'il soit identifié et labellisé.