Le sommet européen prévu le 12 février à Bruxelles sera consacré à la lutte anti-terroriste, après l'attentat meurtrier contre le magazine français Charlie Hebdo, a annoncé hier le président du Conseil européen Donald Tusk. J'ai parlé au président (français François) Hollande hier soir (jeudi), et j'ai l'intention d'utiliser la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement le 12 février pour discuter de la réponse que l'UE peut apporter aux défis de la lutte contre le terrorisme, a déclaré M. Tusk à l'issue d'une rencontre à Riga avec la Première ministre lettone Laimdota Straujuma. La terreur a frappé en Europe, a souligné M. Tusk, deux jours après l'attaque barbare contre le journal satirique français qui a fait 12 morts. Rappelant les précédents de Madrid et Londres notamment, il a souligné la vulnérabilité des pays dans le monde d'aujourd'hui. L'Union européenne ne peut pas tout faire, mais elle peut contribuer à renforcer notre sécurité, a-t-il estimé. Il a notamment rappelé la mise en place du mandat d'arrêt européen après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Mais nous devons faire plus, a assuré Donald Tusk. Il a appelé le Parlement européen à accélérer son travail sur la proposition de directive européenne +PNR+ (Passenger Name Record), qui peut aider à détecter les déplacements de personnes dangereuses. Le Parlement européen, qui doit se réunir la semaine prochaine en session plénière à Strasbourg, bloque l'adoption de ce projet de registre européen des données des passagers depuis 2011. Jeudi, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, avait jugé urgent la mise en place d'un tel dispositif. De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, présent lui aussi à Riga à l'occasion du lancement officiel de la présidence semestrielle de l'UE par la Lettonie, avait annoncé son intention de proposer aux Etats membres un nouveau programme de lutte contre le terrorisme dans les semaines à venir. Mme Mogherini a inscrit le renforcement de la politique européenne, en particulier face aux problèmes posés par les jeunes Européens enrôlés pour combattre en Syrie et en Irak, à l'ordre du jour d'une réunion le 19 janvier à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Ce sujet sera aussi à l'ordre du jour de la réunion des ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE les 29 et 30 janvier à Riga.
L'UE cherche des défenses européennes contre les djihadistes Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a annoncé à Riga son intention de proposer aux Etats-membres un nouveau programme de lutte contre le terrorisme. Cette mesure est intervenue au lendemain de l'attentat contre l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo". "Nous allons présenter un nouveau programme de lutte contre le terrorisme dans les semaines à venir", a annoncé M. Juncker au cours d'une conférence de presse avec Laimdota Straujuma, Premier ministre de la Lettonie qui assure la présidence semestrielle de l'UE depuis le 1er janvier. "Il est encore trop tôt pour annoncer les détails, mais nous allons explorer un certain nombre de pistes", a-t-il précisé. La Commission souhaite renforcer la collecte et l'échange d'informations au sein de l'UE, mais elle se heurte aux réticences des Etats et des élus européens. "La lutte contre le terrorisme relève d'abord de la compétence de chaque Etat, mais il est évident que des interconnexions doivent être mises en place", a insisté M. Juncker. La représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a jugé "urgent" la mise en place d'un registre européen des données des passagers (PNR). Ce projet est voulu par les Etats membres mais est bloqué depuis 2011 par le Parlement européen. Mme Mogherini a inscrit le renforcement des défenses européennes, en particulier face aux problèmes posés par les jeunes Européens enrôlés pour combattre en Syrie et en Irak à l'ordre du jour d'une réunion, le 19 janvier à Bruxelles, des ministres des Affaires étrangères de l'UE. En matière de relations extérieures de l'UE, "l'important est le travail avec les autres pays", notamment au Moyen-Orient, a souligné Mme Mogherini. Mais le dossier est surtout du ressort des ministres de l'Intérieur et de la Justice qui se réunissent les 29 et 30 janvier à Riga. Selon la Commission, ils devront notamment examiner les moyens de "renforcer la coopération avec Europol et les autres agences européennes" compétentes en matière de sécurité pour fluidifier l'échange d'informations, qui se heurte aux réserves des services de renseignements nationaux.
Attentats de grande ampleur en Occident Le chef du MI5, le service de renseignement intérieur britannique, a déclaré qu'un groupe islamiste extrémiste se trouvant en Syrie projetait des attentats de grande ampleur en Occident. Parlant à Londres au lendemain de l'attentat meurtrier commis à Paris contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, qui a fait douze morts, Andrew Parker, directeur général du MI5, a évoqué le risque d'attaques qui pourraient être commises par des combattants appartenant à divers groupes et revenant de Syrie. Bien que la menace la plus évidente soit celle de l'organisation Etat islamique (EI), des extrémistes appartenant à des groupes liés à Al-Qaïda constituent également un danger, a déclaré M. Parker. Nous sommes toujours confrontés à des complots plus complexes et plus ambitieux qui suivent l'approche, malheureusement bien établie aujourd'hui, d'Al-Qaïda et de ses imitateurs: des tentatives pour provoquer des pertes de vies massives, souvent en attaquant des moyens de transport ou des objectifs symboliques, a-t-il dit. Nous savons par exemple qu'un groupe de terroristes d'Al-Qaïda en Syrie projette des attentats de grande ampleur contre l'Occident, a déclaré M. Parker. Bien que nous et nos partenaires fassions notre maximum, nous savons que nous ne pouvons pas tout arrêter, a-t-il ajouté. M. Parker a souhaité dans ce contexte que les services antiterroristes disposent de pouvoirs renforcés pour l'identification et la surveillance des suspects.