Samsung Electronics, numéro un mondial des Smartphones, a prévu jeudi une nouvelle chute de son bénéfice d'exploitation au quatrième trimestre mais limite les dégâts grâce au secteur des puces mémoire qui compensent la déconfiture de la téléphonie mobile. Le géant sud-coréen a estimé que son résultat d'exploitation pour octobre-décembre s'établirait à 5 200 milliards de wons (3,9 milliards d'euros), soit une baisse de 37,4% par rapport au quatrième trimestre 2013. Samsung Electronics est en difficulté sur le marché des Smartphones où il est pris entre le marteau de l'iPhone 6 d'Apple s'agissant du haut du panier, et l'enclume des fabricants chinois, pour le moyen et l'entrée de gamme. Le groupe table cependant sur de meilleurs résultats au quatrième trimestre que ce à quoi s'attendaient les analystes, grâce en particulier aux ventes de puces mémoire, un secteur très rentable. "C'est beaucoup mieux que ce qui était attendu", a commenté Greg Roh, analyste chez HMC Investment Securities, après la publication de cet avertissement sur résultats. Les ventes du nouveau Smartphone de Samsung à écran géant, le Galaxy Note, sont également venues au secours de la division mobile du groupe. "En même temps, les ventes de semi-conducteurs ont profité d'un won plus faible et les téléviseurs se sont bien vendus lors du pic de la saison", a-t-il ajouté. Le résultat opérationnel s'est amélioré par rapport au trimestre précédent, en hausse de 28% par rapport à juillet-septembre.
Nouvelle stratégie L'avertissement sur résultat ne donne pas de précisions sur les résultats secteur par secteur du groupe. Les résultats définitifs pour le quatrième trimestre seront publiés à la fin du mois. Le géant sud-coréen avait annoncé une chute de près de 50% de son bénéfice net au troisième trimestre et de près de 20% pour le second trimestre, confirmant ses difficultés sur un marché des Smartphones de plus en plus saturé, marqué par la montée en puissance des fabricants chinois. Samsung, qui est en pleine restructuration avant une succession au sommet, connaît de sérieux revers après des années de croissance insolente. La série phare des téléphones intelligents Galaxy, qui subit les assauts de son rival américain Apple, n'a pas connu les fortunes espérées auprès des consommateurs. De l'autre côté du spectre, les fabricants Huawei, Xiaomi et Lenovo ont le vent en poupe. D'après le cabinet IDC, Samsung est toujours numéro un en termes de ventes de Smartphones avec 78,1 millions d'unités vendues au troisième trimestre et 23,8% mais il est le seul des cinq premiers mondiaux à voir ses ventes reculer sur un an (-8,2%). Samsung est suivi par Apple (12% du marché) et pour la première fois dans le top 5, par le chinois Xiaomi (5,3% du marché). Arrivent ensuite le chinois Lenovo (5,2%) et le sud-coréen LG (5,1%). Pour faire face, le géant coréen va considérablement réduire son offre en 2015 pour se positionner sur une gamme moins chère, plus accessible dans les pays émergents. L'industriel veut réduire d'un quart à un tiers le nombre de Smartphones qu'il compte lancer sur le marché et augmenter parallèlement la production de ses Smartphones les moins chers. Samsung Electronics est le navire amiral du "chaebol" Samsung, vaste empire diversifié constitué de dizaines de divisions, générant au total un revenu équivalant à 20% du produit intérieur brut de la Corée du Sud. Ces dernières années, le groupe dirigé par le fils de son fondateur, Lee Kun-Hee a fusionné, scindé ou introduit en Bourse des entités en vue d'assurer la succession. Les héritiers ont besoin d'argent frais pour acquitter l'impôt sur la succession estimé par les analystes à plus de quatre milliards d'euros. Le fils de Lee Kung-Hee, Lee Jae-Yong, devrait prendre les rênes de Samsung Electronics. Les marchés ont pris la mesure des réformes en cours et à venir et c'est pourquoi Samsung recueille toujours les faveurs des analystes malgré son revers de fortune.