Malgré plusieurs tentatives qui ont été entreprises par l'Etat en soutenant les jeunes diplômés afin de trouver un travail stable et adéquat par rapport à leur compétence, en leur offrant d'autres solutions comme l'ANSEJ la CNAC, etc…, pour adoucir le taux de chômage en Algérie et ne pas le voir exploser dans les années prochaines, surtout avec les données actuelles. L'Office national des statistiques (ONS) a révélé, hier, à l'APS, un nouveau pourcentage concernant le taux de chômage en Algérie qui avoisinait 10.6% en septembre 2014. Ce pourcentage représente 1.214 million de chômeurs, avec un taux de plus de 25% chez les jeunes et de plus de 16% chez les universitaires, a indiqué la même source. Après avoir connu une stagnation autour des 10% de 2009 à 2013, le taux de chômage en Algérie a grimpé en septembre dernier à 10,6%, enregistrant une hausse de 0,8 point par rapport à avril 2014 lorsqu'il était à 9,8%. Ces nouvelles statistiques proviennent des résultats de deux enquêtes sur l'emploi auprès des ménages réalisées par l'ONS en avril et septembre derniers, une nouvelle approche permettant de prendre en considération les fluctuations saisonnières de l'activité économique, et ce, pour une meilleure appréhension du marché de travail, explique à l'APS la directrice des statistiques de la population et de l'emploi auprès de cet office, Amel Lekhal. La population en chômage a atteint 1,214 million de personnes en septembre 2014, avec un taux de chômage de 9,2% chez les hommes et de 17,1% chez les femmes, contre 1,151 million de personnes en avril dernier. Quant au taux de chômage des jeunes (âgés entre 16 et 24 ans), il a atteint 25,2%, soit un (1) jeune actif sur quatre (4), selon les résultats de l'enquête.
Les étudiants sont les plus touchés Selon l'ONS, cette augmentation du taux de chômage global est due essentiellement à la hausse du nombre des chômeurs diplômés dont principalement les universitaires. En effet, après avoir connu une baisse sensible durant la période 2010-2013, passant de 21,4% à 14,3% pour atteindre 13% en avril 2014, le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur a connu une augmentation en septembre dernier pour atteindre 16,4% avec des disparités significatives en genre: 10,9% pour les hommes et 22,1% pour les femmes, observe la même responsable. Le chômage chez les diplômés des instituts de formation professionnelle a enregistré une hausse de 0,8 point à 12,7% en septembre dernier par rapport à avril, alors que chez les personnes sans qualification, le taux a connu une légère hausse de 0,2 point avec 2,7%. Le taux de chômage en milieu urbain reste le plus important avec 11,4% (886 000 personnes), tandis que celui en zone rurale est de 8,9% (328 000 personnes), indiquent les résultats de cette enquête sur l'emploi menée auprès de 21 502 ménages répartis sur le territoire national. En moyenne, un (1) chômeur sur trois (3) est en quête d'un poste d'emploi depuis moins d'une année (36,8%), soit un nombre de 447 000 chômeurs, enregistrant un accroissement du chômage de courte durée par rapport à avril dernier (32,4%), soit 372 000 personnes. Par ailleurs, les chômeurs ayant déjà travaillé dans le passé sont estimés à 549 000 personnes, formant ainsi 45,2% de la population en chômage. Il s'agit d'une population qui travaillait essentiellement comme salariés non permanents (79,7%) et dont les trois-quarts (74,4%) exerçaient dans le secteur privé. En septembre 2014, la population active ou en âge de travailler, selon le concept du Bureau international du travail (BIT), a atteint 11,453 millions de personnes, dont la population active féminine a été estimée à 2,078 millions correspondant à 18,1% de l'ensemble de la population active, note l'ONS. Quant au taux de participation à la force de travail de la population âgée de 15 ans et plus (ou taux d'activité économique), il se situe à 40,7%.
Le secteur des services absorbe près de 61% des emplois En fait, explique Mme Lekhal, la situation du marché de travail s'est caractérisée, en septembre dernier, par une baisse du nombre de la population active de 263 000 personnes par rapport à avril 2014. Par contre, la population occupée du moment est estimée à 10,239 millions de personnes, soit un taux d'occupation de 26%. Le nombre de femmes occupées est de 1,722 million représentant ainsi 16,8% de la population occupée totale. Le salariat continue à constituer la forme d'emploi dominante et touche en moyenne sept (7) personnes occupées sur dix (69,4%), selon l'Office qui relève une régression en nombre de l'auto emploi (les employeurs et les indépendants) avec un solde négatif de 306 000 individus en septembre et par rapport à avril 2014. L'enquête précise également une régression de l'emploi salarié permanent de 145 000 personnes à la même période de comparaison, mais une progression du salariat non permanent de 115 000 individus. En fonction du secteur d'activité, la structure de l'emploi fait ressortir que le secteur des services absorbe 60,8% de la main-d'œuvre totale, suivi du BTP (17,8%), de l'industrie (12,6%) et de l'agriculture (8,8%). Par secteur juridique, l'enquête montre une dominance du secteur privé ou mixte avec une part de 60% alors que le secteur public absorbe 40% de l'emploi total. L'enquête fait aussi ressortir que l'emploi féminin se caractérise par une plus grande concentration dans le secteur public avec un taux de 62,8% de l'emploi féminin total. Au final, le problème ne réside pas seulement, sans le nier pour autant, dans l'économie algérienne qui n'a pas su utiliser les capacités de ces jeunes. Mais il est urgent de revoir et de redéfinir, en collaboration avec les organismes compétents, la politique de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Il faut aussi améliorer l'intégration des jeunes diplômés dans leurs métiers avant qu'ils aient leurs diplômes et cela peut se faire avec des stages de longue durée et pourquoi pas en intégrant l'entreprise au sein de l'université (inviter des professionnels à participer à la formation des jeunes). Il est aussi nécessaire de créer des formations professionnelles dans certains domaines afin de couvrir leur déficit en main-d'œuvre qualifiée. Il y a une réalité qui ne doit pas être niée ou occultée à savoir qu'avec le faible niveau qu'offre l'université algérienne, les jeunes diplômés auront du mal à trouver un travail digne de leur sacrifice car une fois sur le marché du travail, ils découvriront qu'ils sont assez limités.