La Chambre d'agriculture de la wilaya d'El-Oued vient de signer avec le centre "France Obtention", spécialisé dans le développement de semences de la pomme de terre, une convention de partenariat. Elle porte, en premier lieu sur l'ensemencement, durant le mois de décembre avec le concours de certains instituts agricoles nationaux et locaux, de 12 variétés françaises de pomme de terre au niveau des exploitations agricoles à être irriguées par le système du goutte-à-goutte. Selon le président de la Chambre d'agriculture d'El-Oued cité par l'APS, cette convention a été précédée par une visite d'inspection à la fin du mois d'octobre dernier d'un expert et d'un technicien français aux régions productrices pour s'enquérir des capacités de production de ces régions. Les responsables français ont, au terme de cette visite d'expertise, constaté que les variétés de la pomme de terre produites dans la région sont exportables de par "ses bonnes caractéristiques qualitatives et quantitatives", selon le président de la CA. Le même responsable a indiqué également que "cette expérience devrait permettre aux producteurs de cette région du Sud d'accroître la production de la pomme de terre en vue de satisfaire les besoins du marché national et d'exporter le surplus". Des producteurs de la région d'El-Oued devraient se rendre, en vertu de cette convention, en France, pour acquérir et s'enquérir des expériences agricoles en matière de production de cette culture. En revanche, les techniciens français devraient se rendre prochainement dans les régions productrices de Oued Souf pour constater sur place les potentialités de la région. Le développement de la semence de pomme de terre est aujourd'hui au cœur du débat sur la filière. Comment produit-on cette fameuse semence qui hypothèque tout un secteur voire toute une nation ? Sommes-nous capables de produire cette semence ? Si oui, pourquoi ne l'a-t-on pas fait jusque-là ? Est-ce une question de moyens, de qualification, de climat ou autres ? Sur ce point, les avis divergent. En réalité, cette question des semences pèse de manière fondamentale sur les prix de la pomme de terre. Certains pensent, en effet, que les mesures prises il y a une année par le ministère de l'Agriculture concernant l'arrêté conditionnant l'importation de la semence, ont braqué les fournisseurs soucieux de préserver un monopole juteux. Il s'agit, pour d'autres, d'étouffer dans l'œuf toute velléité d'une politique encourageant la production de la semence de base en Algérie. L'enjeu porte sur une somme rondelette de plus de 70 millions de dollars. C'est l'argent que l'Algérie consacre, chaque année, à l'importation des semences dont la qualité n'est pas des meilleures. L'embargo sur les semences a été un coup de semonce pour les pouvoirs publics algériens. Les importateurs locaux non plus ne voient pas d'un bon œil une telle option. Or, certains spécialistes reprocheraient plutôt aux autorités d'être trop velléitaires et de ne pas mener une politique visant à encourager la production de semence de base en Algérie. Une idée répandue voudrait que cela ne serve à rien d'essayer et qu'il soit impossible aux Algériens de maîtriser ce procédé.