Les efforts fournis par les délégations françaises, qui se sont relayées en Algérie, n'ont, semble-t-il, pas suffi à booster les échanges commerciaux entre les deux pays, comme souhaité par la partie française. Selon les derniers chiffres publiés hier par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes, la Chine reste le premier fournisseur de l'Algérie pour la seconde année consécutive, avec près de 8,2 mds usd, suivie de la France (6,34 mds usd), de l'Italie (4,983 mds usd), de l'Espagne (4,982 mds usd), de l'Allemagne (3,77 mds usd) et des Etats-Unis (2,85 mds usd). Ainsi les différentes tentatives françaises de se réapproprier la première place perdue au profit du géant asiatique après près d'un demi-siècle de monopole, reste en deçà des aspirations des responsables algériens qui n'ont cessé de faire entendre que la relation recherchée doit d'abord être fondée sur un partenariat gagnant-gagnant, où les investissements productifs devraient avoir la part du lion. Même si l'implantation d'usines françaises sur le territoire algérien reste timide en raison notamment de la faiblesse des taux d'intégration. La même source a indiqué qu'en 2014, les six principaux clients de l'Algérie étaient l'Espagne (9,71 mds usd), l'Italie (8,37 mds usd), la France (6,74 mds usd), la Grande-Bretagne (5,48 mds), les Pays-Bas (5,08 mds usd) et les Etats-Unis (4,7 mds usd).
Baisse de l'excédent commercial Toutefois, selon la même source l'Algérie a réalisé un excédent commercial de 4,63 milliards de dollars (mds usd) en 2014, contre 9,94 mds usd en 2013, soit une baisse de près de 53,5%. Ce recul de l'excédent commercial s'explique par une augmentation des importations de l'ordre de 6% et une baisse des exportations à hauteur de 3% durant l'année écoulée en comparaison à 2013, indique le CNIS. En 2014, les exportations se sont établies à 62,95 mds usd contre 64,97 mds usd en 2013, en baisse de 2,02 mds usd (-3,11%), en raison essentiellement d'un repli de près de 4,5% du montant des exportations des hydrocarbures. Par contre, les importations ont grimpé à 58,33 mds usd en 2014 contre 55,03 mds usd en 2013, accusant une hausse de 3,3 mds usd (+6%) durant la même période de comparaison. Le taux de couverture des importations par les exportations a atteint 108% en 2014 contre 118% une année auparavant. Les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations algériennes avec une part de 95,54% du volume global des exportations, soit 60,15 mds usd en 2014 contre près de 63 mds usd en 2013, en baisse de 2,85 mds usd (-4,47%). En effet, le Sahara Blend, le brut de référence algérien, s'affichait en baisse à 99,68 dollars en 2014 contre 109,38 dollars en 2013, avait indiqué récemment un rapport de l'Opep qui a également fait état d'une légère baisse de la production annuelle pétrolière de l'Algérie en 2014 en s'établissant à 1,192 million de barils/jour (mbj) contre 1,203 mbj en 2013. Pour ce qui concerne les exportations hors-hydrocarbures, qui ont connu une augmentation de 39,52%, elles ont totalisé 2,81 mds usd en 2014, soit 4,46% du montant global des exportations, un taux qui reste "marginal" par rapport au potentiel du pays, observe le Cnis. Les produits hors-hydrocarbures exportés sont constitués notamment du groupe demi-produits avec 2,35 mds usd (hausse de 61,2%), des biens alimentaires avec 323 millions usd (baisse de 19,65%) et les produits bruts avec 110 millions usd (hausse de près de 1%) par rapport à l'année 2013. Le centre des Douanes relève une baisse pour les exportations du groupe "biens d'équipements industriels" à 15 millions usd (-46%) et pour les "biens de consommation non alimentaires" à 10 millions usd (-41,2%). Quant aux importations, il est constaté une hausse quasiment générale à l'exception des groupes "énergie et lubrifiants" qui ont chuté de près de 35% en se chiffrant à 2,85 mds usd, et des "biens de consommation non alimentaires" qui ont reculé de 8,23% à 10,28 mds usd. Les autres groupes des produits importés ont tous connu des hausses dont le taux le plus important est constaté pour les biens d'équipements agricoles dont la facture s'est chiffrée à 657 millions usd, soit une augmentation de près de 30%, suivis des biens d'équipements industriels à 18,9 mds usd (+16,75%), des produits alimentaires à 11 mds usd (+14,87%), des demi-produits à 12,74 mds usd (+12,64%) et des produits bruts à 1,88 md usd (+2,34%). Concernant les modalités de financement, la facture des importations a été financée à hauteur de 54,6% par cash pour 31,85 mds usd (en hausse de 8,3%), de 42,62% par lignes de crédit pour 24,86 mds usd (+3,2%) et de 0,02% par les comptes en devises propres pour 13 millions usd (en baisse de près de 31,6%).