Les prix du pétrole ont bondi de plus de trois dollars vendredi à New York et à Londres, des éléments techniques venant amplifier la confiance du marché dans une future baisse de l'offre américaine. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a pris 3,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 48,24 dollars. Il s'agit de sa plus forte hausse quotidienne pour un contrat de référence depuis le 8 mars 2012. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 52,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 3,46 dollars par rapport à la clôture de la veille. Après s'être contenté d'une petite hausse pendant la majorité de la séance, le cours du baril new-yorkais s'est envolé peu avant la clôture pour retrouver son niveau de la mi-janvier. Les cours du WTI avaient chuté mercredi à leur plus bas niveau en six ans, à 44,45 dollars, puis sont passés jeudi sous les 44 dollars avant de remonter, ce qui semble indiquer que l'on a atteint un plancher, a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group. Les fluctuations du prix du baril, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin, sont d'autant plus importantes qu'à l'approche de la fin du mois, des investisseurs, réajustant leurs portefeuilles, ont parié sur une remontée des cours à court terme et sont passés à l'achat, a-t-il expliqué. Plus en profondeur, le marché, inquiet d'une offre mondiale surabondante, a salué plusieurs éléments qui laissent entrevoir une baisse de la production américaine. Plusieurs groupes pétroliers annoncent des réductions d'investissements, a ainsi souligné Carl Larry de Frost & Sullivan. La major pétrolière américaine Chevron va notamment réduire de 5 milliards de dollars ses investissements, tandis que son compatriote ConocoPhillips a diminué les siens de 2 milliards. A l'étranger, le géant français Total a également fait part d'une diminution de ses dépenses d'exploration l'an prochain, de 30%.
PIB mitigé aux USA De plus, le décompte hebdomadaire des plates-formes pétrolières en activité, établi par le spécialiste du forage Baker Hughes, a enregistré la semaine dernière une chute plus importante que prévu, avec une baisse de 90 unités aux Etats-Unis, a souligné Phil Flynn. Les investisseurs assimilent aussi une première estimation mitigée du produit intérieur brut américain au quatrième trimestre 2014, dont la croissance a ralenti sous les attentes des analystes, mais au sein duquel les dépenses de consommation ont fortement augmenté. Parmi les autres actualités sur le marché, le nouveau roi d'Arabie saoudite, Salmane, vient de confirmer à son poste le ministre du Pétrole, Ali Ben Ibrahim al-Nouaïmi, témoignant de la continuité de la politique pétrolière du pays, un geste rassurant pour les investisseurs. Ryad est l'un des chefs de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a contribué en novembre à la chute des prix du pétrole en maintenant inchangé son plafond de production. Cependant, Salmane a mis fin aux fonctions du principal organe de décision du royaume sur le pétrole, le Conseil suprême du pétrole et des minéraux, et même s'il a maintenu en place Ali al-Nouaïmi, il est possible que celui-ci ne dispose plus d'autant de pouvoir qu'auparavant, a remarqué Phil Flynn. En Asie, les cours du pétrole étaient sans direction dans les echanges matinaux, avec en toile de fond l'inquiétude persistante des marchés sur une surabondance de l'offre d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait deux cents, à 44,55 dollars, dans les premiers échanges. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance perdait 16 cents, à 48,97 dollars. L'or noir a perdu environ 60% de sa valeur depuis la mi-juin. Le surplus d'offre en pétrole, alimenté par l'essor de la production américaine et la réticence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à réduire ses quotas, fait face à la faiblesse de la demande mondiale.