Les cours du pétrole étaient en hausse en Asie hier matin, dans un marché ragaillardi par la baisse du nombre de plateformes pétrolières aux Etats-Unis. Les analystes estiment cependant que ce rebond devrait être de courte durée car l'offre globale d'or noir est supérieure à la demande. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 37 cents, à 49,94 dollars dans les premiers échanges. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance progressait de 22 cents, à 54,97 dollars. "Ce retournement de tendance dû à des éléments techniques de fin de mois n'est pas surprenant", a déclaré Nicholas Teo, analyste chez CMC Markets à Singapour. "Mais la surabondance de l'offre et la faiblesse de la demande ne vont pas permettre un retournement durable de la situation à court terme", a-t-il jugé. L'or noir a perdu ces derniers temps jusqu'à près de 60% de sa valeur depuis la mi-juin. Le surplus d'offre en pétrole, alimenté par l'essor de la production américaine et la réticence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à réduire ses quotas, fait face à la faiblesse de la demande mondiale. Mais outre les facteurs techniques, l'optimisme des derniers jours peut s'expliquer par l'annonce d'une forte baisse du nombre de plates-formes de forage aux Etats-Unis. Le groupe para pétrolier Baker Hughes a ainsi fait état d'une baisse de 94 plates-formes pétrolières pour la semaine achevée vendredi dernier, soit "la plus forte chute (hebdomadaire) depuis le début des statistiques en 1987", comme l'ont signalé les experts de Commerzbank. La veille, le pétrole a fini en hausse à New York, dans un marché erratique qui a finalement opté pour l'optimisme, en particulier sur une future diminution de l'offre américaine. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a pris 1,33 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 49,57 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 54,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,76 dollar par rapport à la clôture de vendredi. A New York, les prix, qui avaient gagné près de quatre dollars lors de la précédente séance, ont beaucoup hésité, s'orientant un temps en légère baisse avant de remonter pour frôler la barre des 50 dollars, puis de ralentir un peu avant la clôture. Le marché continue à être dominé par "la forte baisse du nombre des plates-formes de forage (aux Etats-Unis) qui pousse vraiment les prix à la hausse" depuis son annonce en fin de semaine dernière, a souligné Mike Lynch, de Strategic Energy and Economic Research. Le groupe parapétrolier Baker Hughes a fait état d'une baisse de 94 plates-formes pétrolières aux Etats-Unis pour la semaine achevée vendredi dernier, soit "la plus forte chute (hebdomadaire) depuis le début des statistiques en 1987", comme l'ont signalé les experts de Commerzbank. "On ne s'attendait pas à un tel déclin, et cela renforce l'idée que le marché va bientôt se rééquilibrer", a renchéri Mike Lynch, expliquant la volatilité du marché par des prises de bénéfices après le bond des cours de vendredi. "Le déclin du nombre de puits peut paraître impressionnant mais lorsqu'on regarde les chiffres, ce sont ceux à faible production qui ont été fermés," ont cependant tempéré les analystes de Morgan Stanley.
Chevron et Exxon affectés Le marché a aussi pris en compte une grève à visée salariale dans neuf importantes raffineries américaines, dont certaines appartenant au groupe britannique Royal Dutch Shell, à l'appel du syndicat United Steelworkers (USW). Le marché s'attend à ce que l'activité des raffineries puisse en pâtir, ce qui limiterait la demande en brut, et pèserait sur ses prix. En outre, "cela pourrait encourager à acheter des produits dérivés" davantage que du pétrole, a expliqué Tim Evans de Citi, ce qui tendrait à bénéficier aux cours de l'essence plus qu'à ceux du brut lui-même. Pour les séances à venir, "j'ai du mal à croire que l'on puisse rester à ces niveaux, proches de 50 dollars", a jugé Bob Yawger, de Mizuho Securities. "Depuis deux semaines, on a des rapports de très mauvais augure sur les stocks de brut (aux Etats-Unis), qui ont désormais dépassé 400 millions de barils. Tout cela laisse attendre une baisse des cours." La chute des prix, qui ont baissé de plus de moitié depuis juin, continuait par ailleurs à avoir des effets dans l'industrie, la major américaine ExxonMobil signalant que l'évolution du marché s'était traduite par une perte de deux milliards de dollars l'an dernier. Le groupe a cependant conservé un bénéfice net stable, en partie grâce à ses activités de produits chimiques. Son concurrent Chevron a annoncé lundi qu'il stoppait l'exploration de gaz de schiste en Pologne dans le cadre de ses réductions d'investissements.