Le prix du baril monte et descend au gré du marché Les prix du pétrole qui ont clôturé la semaine écoulée (vendredi) par un bond de près de 4 dollars ont débuté celle qui a commencé hier par une hausse de plus d'un dollar. Ils s'échangeaient à plus de 54 dollars à Londres. Le spectre d'un baril que l'Arabie saoudite menaçait de laisser chuter à 20 dollars semble s'éloigner. Les cours de l'or noir se sont ragaillardis soutenus par un mouvement de grève des raffineries et un déclin du nombre de plates-formes pétrolières, aux Etats-Unis. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 54,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Un gain de 1,59 dollar par rapport à la clôture de vendredi. La référence européenne du brut a atteint une heure avant (vers 11 heures) 55,62 dollars le baril, son plus haut niveau en quatre semaines. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,16 dollar à 49,40 dollars. Le ministre saoudien du Pétrole avait affirmé que son pays ne réduirait en aucun cas sa production pour enrayer la dégringolade des prix du pétrole. Quitte à les voir couler. «S'ils décident de réduire leur production (les producteurs hors Opep tenus pour responsables de l'effondrement des prix, Ndlr), ils seront les bienvenus. (...) L'Arabie saoudite ne va certainement pas réduire la sienne», avait indiqué Ali al-Nouaïmi lors de la réunion de l'Opaep (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole), qui s'est tenue il y a moins de deux mois à Abou Dhabi. Riyadh avait décidé de dicter sa loi. Même à 20 dollars le baril, l'Opep ne réduira pas sa production. «Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 60, 40 ou à 20 dollars, il n'est pas pertinent à réduire l'offre», avait déclaré le chef de file du cartel, dans un entretien paru le 22 décembre 2014 au Middle East Economic Survey (Mees), une revue spécialisée qui fait autorité dans le monde sur les questions du gaz et du pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena). L'Arabie campe toujours sur sa position. Les cours de l'or noir ne s'enfonceront pas pour autant davantage. Ils font mieux que résister. Ils reprennent des couleurs. Pourquoi? «La grève lancée par le syndicat United Steelworkers (USW) aux Etats-Unis qui affecte neuf raffineries a fait grimper en flèche les prix du pétrole dans la matinée.» notent les analystes de PVM. «La grève pourrait impacter 10% de la capacité de raffinage américaine et la demande de produits pétroliers a augmenté en prévision d'un éventuel futur déficit.» soulignent plusieurs experts. Une réduction de la production américaine se dessine. De sérieux indices la laissent augurer. «Il y avait 94 plates-formes pétrolières actives de moins la semaine dernière, ce qui représente la plus forte chute sur une semaine depuis que le début des statistiques en 1987», faisaient observer les analystes de Commerzbank. «La baisse a été attribuée pour les deux tiers à un déclin du nombre de plates-formes horizontales, celles utilisées pour extraire le pétrole de schiste», indique le groupe bancaire allemand. «Le nombre de plates-formes pétrolières a baissé à 1 366 dans la semaine s'achevant le 16 janvier, soit une diminution de 15% par rapport à son pic de la mi-octobre», avait indiqué Baker Hughes, une compagnie spécialisée dans le forage aux Etats-Unis. Un constat confirmé par le géant minier anglo-australien BHP Billiton qui avait annoncé, le 21 janvier, qu'il allait cesser d'exploiter 40% de ses plates-formes de pétrole de schiste aux USA d'ici le mois de juin 2015, conséquence de la dégringolade des prix du brut. Les plates-formes pétrolières plient. Le baril ne rompt pas. Le feuilleton continue.