En dépit des potentialités existantes et des efforts de l'Etat pour lancer l'industrie agroalimentaire, l'Algérie peine toujours à se développer dans ce domaine. Le pays compte 5 000 entreprises activant dans cette branche, dont 162 exportatrices. La filière agroalimentaire demeure pénalisée par un certain nombre de difficultés liées essentiellement à l'assistance technique et la modernisation des équipements. Toutefois, les choses commencent, petit à petit à bouger et à s'améliorer. En dépit du fait que certains secteurs peinent encore à décoller, l'industrie agroalimentaire (IAA) a continué sa progression au 3ème trimestre 2014. Ainsi, selon une enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS), le secteur de l'industrie agroalimentaire (IAA) a connu une augmentation de l'activité durant le 3ème trimestre 2014. Après une baisse durant le 2ème trimestre de la même année, l'activité industrielle dans la filière d'IAA, la deuxième après celle du BTPH, a repris durant le 3ème trimestre, selon les industriels du secteur dont près de 60% ont utilisé leur capacité de production à plus de 75%. L'ensemble des entreprises de cette filière, la plus dynamique de l'industrie nationale, a confirmé que le degré de satisfaction des commandes en matières premières a été égal aux besoins exprimés. Avec la stabilité des prix de vente, l'enquête révèle que la demande en produits finis a augmenté durant le 3ème trimestre et que plus de 35% n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues. La majorité des chefs d'entreprise sondés par cette enquête ont déclaré avoir eu des problèmes de transport et 7% d'entre eux ont enregistré des arrêts de travail d'une durée inférieure à 12 jours, en raison des pannes d'électricité, tandis que l'approvisionnement en eau avait été suffisant. L'état de la trésorerie est jugé "bon'' par prés de 60% des chefs d'entreprise, tout en précisant que les charges "trop élevées" et le remboursement des emprunts continuent d'influer sur la trésorerie des entreprises du secteur. Toutefois, plus de 30% des chefs d'entreprise ont eu recours à des crédits bancaires et n'ont pas eu de difficultés à les contracter. L'effectif des entreprises du secteur, qui avait connu une hausse depuis 2010 en raison de nouvelles capacités de production, de la hausse du volume des commandes et de l'amélioration des conditions de production, a augmenté également au 3ème trimestre 2014. La majorité des patrons touchés par l'enquête ont jugé que le niveau de qualification du personnel est "insuffisant" et près de 35% d'entre eux ont trouvé des difficultés à recruter du personnel d'encadrement et de maîtrise. Près de 80% des chefs d'entreprises ont estimé ne pas pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. En raison essentiellement de la vétusté d'équipements, près de 50% des entreprises du secteur ont enregistré des pannes de machines conduisant à des arrêts de travail inférieurs à 13 jours pour la majorité, alors que plus de la moitié des enquêtés déclare avoir remis en marche leurs équipements après une panne et 49% ont procédé à leur renouvellement. Plus de 90% des chefs d'entreprise ont déclaré pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel. Les industriels de ce secteur ont prévu, pour les mois qui suivent, une hausse de l'activité, de la demande, des prix de vente et des effectifs, ainsi que de bonnes perspectives de leur trésorerie. Depuis le lancement, en 2012, du projet de création de consortiums pour la promotion des exportations des produits agroalimentaires, deux groupement ont été mis en place: Consortium AAC (Algérien agro-céréales) qui regroupe 12 entreprises activant dans la production de pâtes et de farine et le Groupement interprofessionnel des protéines animales (GIPA), qui rassemble 8 entreprises spécialisées dans la transformation de viandes, de poissons et de produits laitiers. Considérée comme vecteur de relance du secteur industriel, cette branche qui emploie plus de 140 000 travailleurs, soit 40% de la population active industrielle exerçant dans plus de 17 100 entreprises, représente 50 à 55% du Produit intérieur brut (PIB) industriel et 40 à 45% de la valeur ajoutée. Le secteur recèle un potentiel d'exportation pouvant dépasser les 2 milliards de dollars/an.