Le spectre de la grève plane toujours sur l'éducation. Les syndicats menacent de relancer leur mouvement de protestation. La réunion qui a regroupé, jeudi passé, la ministre de l'éducation nationale, Nouria Benghebrit, avec les dirigeants des syndicats du secteur s'est soldée par un échec. Les syndicats ont refusé de signer le procès-verbal proposé par la ministre de l'éducation et qui contient une adhésion à une charte d'éthique et de stabilité. Le blocage persiste toujours. Nouria Benghebrit, qui appelle les syndicats à la raison, affirme que la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement sont tributaires de la stabilité du secteur de l'éducation. De ce fait l'intersyndicale de l'éducation a appelé à une grève de trois jours, les lundi, mardi et mercredi de chaque semaine, à partir du 9 mars, et ce, après que les négociations avec la tutelle se sont soldées par un échec. Les pourparlers entre les sept syndicats de l'éducation et la tutelle se sont poursuivis afin d'entériner dans un procès-verbal les promesses de la ministre de l'Education de prendre en charge toutes les revendications des travailleurs, seulement, les deux parties ne sont pas arrivées à un accord. Composée de l'Unpef, Snapest, SNTE, CLA, Snapap, Satef et Snapep, l'intersyndicale a exhorté l'ensemble des travailleurs du secteur de l'éducation à se mobiliser et à répondre en masse à cet appel, faisant porter l'entière responsabilité à la tutelle. Il y a quelques jours, la ministre de l'Education, Mme Nouria Benghebrit, avait déploré l'empressement des syndicats à recourir à la grève en dépit d'un dialogue constructif amorcé récemment. La première responsable du secteur a appelé les syndicats qui réclament la révision des dysfonctionnements des statuts des travailleurs de l'éducation à "ne pas perdre espoir" quant à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Elle reconnaît qu'entre le ministère et la coordination syndicale, il y a un "désaccord" sur le contenu de ces revendications et du temps nécessaire pour les satisfaire. Les plus urgentes sont la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation, la promotion systématique des fonctionnaires et travailleurs du secteur, tenant compte des diplômes et l'expérience professionnelle, l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif depuis le 3 juin 2012, la revalorisation salariale et celle des primes attribuées aux intendants et laborantins, la revalorisation de la prime de rendement attribuée aux agents de sécurité et aux ouvriers polyvalents et enfin celle de la prime d'encadrement. Une chose est sûre, dans ce conflit d'intérêts, seuls les élèves encaissent les pots cassés. Chacun court derrière ses intérêts, en oubliant que nos enfants sont en train de voir leur avenir s'éclipser. Le rendement des enseignants ne cesse de se détériorer, les élèves ont de la peine à suivre le rythme des cours. Et la faute à qui ? Chacun doit demander à sa conscience, s'il a été correct vis-à-vis de ces enfants !