Le pétrole hésitait hier matin en Asie, plombé par l'excédent d'offre sur le marché que la demande terne et le niveau de production mondiale ne suffisent pas à absorber. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril prenait 6 cents, à 50,87 dollars vers 01H40 GMT (02H40 HEC), tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 15 cents, à 60,37 dollars. "Les cours ont sensiblement fléchi la semaine dernière ce qui explique que les opérateurs renforcent leurs positions, espérant qu'ils vont remonter", a noté Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures. Les échanges électroniques à New York et Londres restaient cependant modestes en Chine en raison des congés prolongés du Nouvel an chinois et les volumes devraient augmenter dans la journée, selon Nicholas Teo, analyste chez CMC Markets à Singapour. Les cours du WTI et du Brent, qui ont cédé respectivement 4,66% et 2,1% la semaine dernière, ont perdu environ 60% de leur valeur depuis leur pic de juin 2014 sous l'effet d'une distorsion croissante entre les réserves disponibles et la demande comprimée par une conjoncture en berne dans la zone euro, une relance molle aux Etats-Unis et le ralentissement de la croissance chinoise. La tendance s'est accentuée avec l'expansion de la production américaine et le refus des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire leur production. Le marché pétrolier continue à faire face à des réserves de brut à un niveau sans précédent depuis 1930 aux Etats-Unis, comme l'a encore montré le dernier rapport hebdomadaire du département de l'Energie (DoE) sur la question. Ces réserves ont bondi de près de huit millions de barils la semaine dernière, contribuant à faire douter le marché quant à un rebond durable des cours. Une grève dans les raffineries américaines pourrait gonfler davantage ces stocks. Les employés de trois grands sites de Royal Dutch Shell, qui réclament une meilleure sécurité, ont en effet cessé le travail samedi, empêchant le raffinage du brut. Depuis le début de l'année les prix se sont à peu près stabilisés autour de 50 euros pour le WTI et 60 euros pour le Brent. Les analystes sont partagés sur la probabilité d'une remontée rapide des cours malgré la baisse régulière du nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis. Les prix du pétrole devraient "rester bas au moins jusqu'à l'été", avant de recommencer à grimper, a estimé le directeur général de Total, Patrick Pouyanné, dans un entretien à la presse allemande à paraître lundi. "Je dirais qu'ils vont rester bas au moins jusqu'à l'été et, à plus long terme, recommencer à grimper", a déclaré M. Pouyanné au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Vendredi, le baril de "light sweet crude" (WTI) avait perdu 82 cents à 50,34 dollars. Le Brent était resté presque stable à 60,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse d'un cent.