Les cours du pétrole évoluaient en hausse hier en cours d'échanges européens, dans un marché volatil attirant l'attention des investisseurs, même si les fondamentaux du marché restaient baissiers. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 58,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,96 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 1,81 dollar à 52,30 dollars. Les cours du pétrole continuaient de grimper après avoir entamé un nouveau rebond jeudi, mais les analystes peinaient à trouver les raisons derrière cette nouvelle remontée des prix. «Il n'y a pas eu d'actualité justifiant un rebond des cours du pétrole, cette hausse des cours devrait dont être traitée avec précaution», notaient des analystes. Les fondamentaux de marché pointent en effet toujours vers une baisse des prix à court terme, l'offre demeurant toujours surabondante. «Il y a un énorme excédent d'offre et une grosse proportion de la production est stockée, comme le montre la hausse des stocks américains de pétrole», renchérissaient des analystes. Pour un analyste, l'extrême volatilité qui règne dans le marché, dont le niveau a grimpé à son maximum depuis 2009, joue un rôle dans ce rebond. «C'est une indication claire du bras de fer entre les fondamentaux négatifs et positifs, et l'attrait des investisseurs qui considèrent que les cours pourraient avoir touché le fond», expliquait l'analyste. En Asie, les cours du pétrole suivaient la même tendance dans un marché qui reste fortement volatil. Après avoir bénéficié jeudi d'un rebond technique, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars s'appréciait de 69 cents, à 51,17 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord prenant 54 cents, à 57,11 dollars. À 413,1 millions de barils, le niveau des stocks d'or noir aux Etats-Unis se situe à des records depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires de ces données, et depuis 1930, sur une base mensuelle. Dans ce contexte, le décompte du nombre de plates-formes pétrolières par la société de services pétroliers Baker Hughes qui sera publié vendredi est très attendu, les opérateurs recherchant de nouveaux signes de ralentissement de la production d'or noir aux Etats-Unis. Les dernières données publiées la semaine dernière faisaient état d'une baisse record de 94 plates-formes, à 1 223, contre 2 393 un an plus tôt, et la tendance devrait se confirmer cette semaine, selon Nicholas Teo, analyste chez CMC Markets. La tendance baissière devrait cependant perdurer tant que l'écart entre l'offre et la demande restera aussi important, estiment la plupart des analystes. Jeudi, le «light sweet crude» avait grimpé de 2,03 dollars (4,19%), à 50,48 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), repassant au-dessus du seuil très surveillé des 50 dollars. À Londres, le Brent était monté de 2,41 dollars, à 56,57 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE). C'est dans ce contexte que le groupe pétrolier norvégien Statoil a revu hier en baisse de 10% le montant de ses investissements prévus pour cette année après un exercice 2014 difficile, marqué par la chute du cours du baril. En 2015, les investissements devraient s'élever à 18 milliards de dollars contre 20 milliards prévus précédemment, a annoncé Statoil, dont le bénéfice net a fondu de presque de moitié l'an dernier, à 21,9 milliards de couronnes (2,5 milliards d'euros) en 2014 contre 39,9 milliards en 2013. Le résultat d'exploitation est ressorti à 136,1 milliards de couronnes contre 163,1 milliards en 2013 pour un chiffre d'affaires en baisse de 1,6%, à 606,8 milliards de couronnes. Sous l'effet du plongeon du prix du pétrole, la compagnie norvégienne est tombée dans le rouge au second semestre. «Les résultats trimestriels ont été affectés par la chute prononcée du prix du pétrole», a souligné Eldar Saetre, le nouveau directeur général du Groupe. «Notre résultat net a aussi été affecté par des charges comptables spécifiques», a-t-il dit. R. E.