Le projet de loi amendant et complétant le code pénal, adopté par le Parlement, protège particulièrement les femmes contre toutes formes de violences. C'est une loi qui vient "combler un vide juridique", a soutenu, hier, Mokhtar Lakhdari, Directeur général des affaires pénales et de la grâce au ministère de la Justice lors de son passage dans l'émission l'Invité de la rédaction de la radio Chaine 3. Enumérant les supplices que subit la femme dans les lieux publics, dans le milieu du travail ou conjugal, le représentant du ministère de la Justice a déclaré que cette loi a été proposée "car, dit-il, la situation de la femme est grave". "La sanction pénale intervient quand la discipline sociale et la morale n'arrivent plus à prémunir la société de ces comportements antisociaux", a-t-il encore expliqué. Interrogé sur les polémiques qu'a suscitées cette loi au sein et en dehors du Parlement, le représentant du ministère de la Justice a répondu aux partis islamistes en qualifiant leur contestation de "démarche politique". Selon M. Lakhdari, la loi ne contredit en rien les us de la société algérienne et elle est conforme au droit musulman. A propos de la disposition contestée par les associations féministes et certains partis politiques stipulant l'abandon des poursuites contre l'agresseur en cas de pardon de la victime, l'invité de la Chaine 3 dira que cette solution n'est pas nouvelle mais elle existe dans d'autres lois. "A chaque fois qu'il y a possibilité de préserver la famille, de permettre à la famille de reprendre une vie normale on ne doit pas ligoter le juge et lui laisser que la sanction", a-t-il argumenté. M.Lakhdari a rappelé, à l'occasion, que cette loi intervient dans le cadre de la réforme de la justice et des mesures prises par le président de la République en faveur de la femme. Il a annoncé, également, d'autres mesures à l'instar de la surveillance électronique, la protection des témoins et de la réforme des procédures pénales qui ont pour objectif de moderniser la justice algérienne. Le projet de loi amendant et complétant l'ordonnance N°66-156 portant Code pénal et relatif aux violences faites aux femmes a été adopté le 5 mars par l'APN, après avoir suscité des débats houleux parmi les députés.