Le directeur régional des Douanes du port d'Alger, Aïssa Boudergui, a déclaré que ses services ont transféré au procureur de la République 45 dossiers de transfert illicite de devises via le port d'Alger. S'exprimant à l'occasion d'une visite de terrain effectuée par la commission des finances de l'Assemblée populaire nationale (APN), le responsable en question a affirmé que les deux premiers mois de l'année 2015 ont vu la saisie de 93 conteneurs de produits sans valeur, utilisés pour des opérations de transfert illicite de devises. La somme concernée par les 45 affaires est de 1,740 milliard de dinars. Ce chiffre dépasse ce qui a été enregistré pendant toute l'année 2014, a-t-il affirmé. La commission des finances de l'APN au port d'Alger, conduite par le président de ladite commission, Zebar Berrabah, s'est également intéressée au fonctionnement de la direction régionale des Douanes. Le président de la commission a indiqué que ses constats au cours de cette visite serviront de référence lors de l'examen de la future loi sur les Douanes. Les membres de la délégation ont pris connaissance des modalités de traitement des marchandises saisies en visitant l'entrepôt dédié à cet effet. M. Boudergui a indiqué que 38 opérations de vente aux enchères ont été effectuées entre 2011 et 2014, ce qui a rapporté au trésor public en valeur 980 millions de dinars. En 2014, le recouvrement en droits et taxes de la direction des Douanes d'Alger port a été de 150 milliards DA, a-t-il ajouté. Ce dernier a présenté aux membres de la commission un compte rendu de l'activité des douanes du port d'Alger, qui concilie, selon lui, ''le contrôle et la facilitation''. Le corps des Douanes connaît quelques problèmes dans son activité car le port d'Alger est conçu pour être un port d'exportation, et il n'est pas adapté pour devenir un port d'importation après l'indépendance, a par ailleurs expliqué M. Boudergui. Selon lui, le port d'Alger traite 70% du commerce extérieur algérien et 26 % de l'activité des navires au niveau national. La même structure reste le premier port de commerce hors hydrocarbures d'Algérie. Il a rappelé la réorientation en 2009 du trafic marchandises non conteneurisées vers d'autres ports du pays, celui d'Alger devenant de fait spécialisé dans le traitement des containers. Parmi les améliorations constatées au niveau du port d'Alger par la commission de l'APN, il y a la réduction du nombre de navires en rade et le temps de leur traitement. ''Le pari de la décongestion du port d'Alger est gagné", a estimé le responsable des douanes du port. La commission des finances et du budget de l'APN devrait dans une seconde étape, selon Zebbar Berrabah, se rendre à la gare maritime d'Alger pour faire le point avec ses responsables sur les conditions mises en place pour les voyageurs. Le port d'Alger s'est attelé à promouvoir une nouvelle dynamique de fonctionnement de ses multiples activités, cette situation a, largement, contribué à engendrer des résultats positifs et laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour les années à venir. Afin de muter le port d'Alger vers un stade structurellement supérieur, un plan de développement et de modernisation s'étalant jusqu'à la fin 2015 initié par les pouvoirs publics est en cours de mise en œuvre.