Le milieu offensif lyonnais était au cœur des débats depuis plusieurs semaines sur son choix à faire entre la France et l'Algérie. La période de réflexion est enfin terminée. Après des semaines de méditation intense, à peser le pour et le contre pour chacune des deux sélections, Nabil Fekir a enfin livré son choix. Le Lyonnais a décidé de jouer pour l'équipe de France et a ainsi rejeté la possibilité d'évoluer sous les couleurs de l'Algérie, qui l'avait pourtant préconvoqué pour les prochains matches officiels. Dans un entretien à L'Equipe, Fekir a expliqué sa décision par l'importance du discours du sélectionneur des Bleus. "Je me suis entretenu avec Didier Deschamps, qui s'est montré très convaincant, affirme le Lyonnais. Il m'a dit qu'il comptait sur moi, que j'étais un joueur intéressant. Il y a une échéance importante qui arrive, l'Euro 2016. J'ai très envie d'y participer. Je suis français d'origine algérienne, et j'en suis très fier, mais j'ai estimé qu'il était de mon intérêt d'opter pour la France." S'il appelle au respect de son choix après une réflexion difficile, Fekir n'oublie pas l'Algérie qu'il "aime autant que la France", explique qu'il a été "dur de lui dire non" et concède une erreur de communication. "Vendredi dernier, j'ai appelé Christian Gourcuff, le sélectionneur de l'Algérie, pour lui dire que mon choix n'était pas fait. Je n'aurais pas dû l'appeler. J'ai commis une erreur." Au coeur de la polémique ces derniers jours, le père du milieu offensif lyonnais a bien poussé son joueur à choisir l'Algérie. Mais Nabil Fekir ne s'est pas laissé influencer. "Mon père aurait aimé me voir jouer pour l'Algérie, confirme-t-il. Mais c'est moi le joueur, c'est moi qui suis sur le terrain. Ce sera l'équipe de France et ça ne changera plus ! Je suis très attaché à cette équipe." Comme de nombreux joueurs avant lui, Fekir va devoir faire face à l'inepte comparaison avec Zinedine Zidane. Le Lyonnais ne voit qu'un point commun, celui du choix de la sélection. Pour le reste, "la comparaison est flatteuse. Mais soyons sérieux, je suis très, très loin du niveau de Zidane. Je suis assez lucide, et également les gens qui m'entourent, me conseillent ou m'entraînent, pour savoir que je suis très, très loin du niveau de Zidane." Didier Deschamps doit annoncer jeudi 19 mars la liste des 23 joueurs retenus pour les matches contre le Brésil et le Danemark. Fekir sera-t-il dans la liste ? "Si je suis appelé chez les Bleus, je sais très bien que ce n'est pas pour être titulaire d'entrée, note-t-il. Une carrière se construit par étapes. Il y a de très bons joueurs dans cette équipe de France mais je suis prêt à prendre le risque." Perturbé par l'emballement médiatique autour de son choix, Fekir a concédé avoir vécu des moments difficile, a avoué qu'Hubert Fournier avait eu raison de lui demander de plus se montrer sur les terrains que dans la presse et a confirmé avoir confié ses intérêts sportifs à Jean-Pierre Bernès. Fekir va désormais pouvoir se concentrer sur le terrain et oublier les doutes et le regard des autres. En attendant le 19 mars avec une pointe de fébrilité...
Gourcuff : " J'ai convoqué Fekir parce qu'il m'avait appelé " Le sélectionneur des Verts, qui n'a pas voulu s'exprimer sur le dénouement de l'Affaire Fekir, a tenu à préciser qu'il n'aurait pas convoqué le joueur si ce dernier ne l'avait pas appelé vendredi matin pour lui faire part de son envie de revêtir le maillot des Verts, selon certains sources. Alors que l'attaquant lyonnais qui a confirmé au quotidien L'Equipe qu'il a bel et bien appelé Christian Gourcuff, pour lui dire que son choix n'était pas fait. La fin d'une cacophonie sur la " nationalité footballistique " d'un joueur, jamais vue auparavant sur la planète foot.