La revalorisation des salaires passera par deux étapes. La première palliera le plus urgent et concernera uniquement 1,5 million de fonctionnaires. La seconde englobera tous les secteurs d'activités, public et privé, et consistera en la révision du Salaire national minimum garanti (SNMG) qui est actuellement fixé à 10 000 DA (soit à peu près 100 euros). C'est de cette façon que le nouveau chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a décidé d'agir pour relever le pouvoir d'achat des citoyens. « Le dossier des salaires des employés de la Fonction publique et de certains contractuels dépendant du même secteur sera traité durant les prochaines semaines », a-t-il affirmé, hier, au cours de l'émission « Tahaoulat » (mutations) de la Chaîne I de la radio algérienne. MBelkhadem a rappelé l'installation, il y a une dizaine de jours, d'un groupe de travail, dont la mission est de se pencher sur cette question en collaboration avec l'UGTA. La tenue d'une rencontre bipartite entre le gouvernement et la centrale syndicale est ainsi envisagée dans les prochaines semaines pour sceller l'augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique. « Une bipartite suffira pour finaliser ce dossier », a-t-il encore déclaré avant d'ajouter que « cette revalorisation salariale prendra en considération les primes, dont une partie sera calculée dans la retraite ». Refusant de donner le montant (ou la fourchette) de cette augmentation, le chef du gouvernement a néanmoins rassuré qu'elle ne sera pas « symbolique ». M. Belkhadem explique qu'en plus de la revalorisation des salaires des fonctionnaires, il sera question dans la prochaine tripartite - qui devra se tenir en septembre 2006 - de la révision du SNMG, de l'élaboration d'une nouvelle grille de salaires pour les employés de la Fonction publique et des conventions de branches. « La question des salaires des secteurs public et privé sera débattue en septembre prochain, dans le cadre de la tripartite (gouvernement-UGTA- patronat) », a-t-il souligné. Il est prévu d'examiner, lors de cette rencontre, la situation particulièrement des enseignants, tous cycles confondus. Aussi, « les salaires des cadres de l'Etat, a-t-il noté, connaîtront une revalorisation, chacun selon son degré de responsabilité ». Cela de telle sorte à ce que le cadre soit à l'abri de toute tentative de corruption, a-t-il précisé. Le chef de l'Exécutif a indiqué, en outre, que le nouveau statut de la Fonction publique sera « bientôt soumis au Conseil des ministres ». Il estime que le président de la République peut promulguer ce projet de loi par ordonnance présidentielle entre les deux sessions du Parlement, et ce, afin de « gagner du temps ». Evoquant le programme d'action de l'Exécutif, M.Belkhadem a souligné « la réorientation » de la priorité du staff gouvernemental. Ainsi, il précise que la priorité est donnée à l'investissement, au travail et à l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Il entend ainsi sauter les « verrous » administratifs qui freinent, selon lui, l'investissement que ce soit algérien, arabe ou étranger. L'un de ces « verrous » consiste en le difficile accès au foncier économique. Toujours dans le chapitre lié au développement économique, M.Belkhadem dit que le gouvernement envisage d'atteindre un taux de croissance de 7 à 8% dans les deux prochaines années, et ce, grâce à l'intensification de programmes publics fondamentaux, tels que les autoroutes, le transport, les ressources hydriques et le logement. Répondant à une question relative à l'implication de hauts cadres et responsables de l'Etat dans l'affaire Khalifa, le chef de l'Exécutif dira que « nul n'est au-dessus de la loi ». Sur la révision de la Constitution, le chef du gouvernement maintient le même langage et les mêmes arguments que ceux qu'il a avancés en tant que secrétaire général du FLN, à savoir la nécessité d'une nouvelle constitution qui permettra une meilleure organisation des relations entre les institutions de l'Etat et définira clairement la nature du système régissant le pouvoir.