Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontrait hier matin à Lausanne le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif. Les deux ministres entament un dernier effort en vue d'un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran. MM. Kerry et Zarif et leurs équipes de négociateurs étaient réunis dans une petite salle de l'hôtel Beau-Rivage Palace à Lausanne, au bord du lac Léman, prêts pour plusieurs heures de nouveaux entretiens, ont rapporté des journalistes et photographes. M. Kerry, accompagné du ministre américain de l'Energie, Ernest Moniz, s'est contenté de dire "bonjour" à la presse restée quelques minutes dans la salle. M. Zarif était lui flanqué du chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi.
Détour par Bruxelles Après douze ans de tensions internationales et 18 mois de pourparlers intenses, la République islamique et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume- Uni, France, et Allemagne) se sont donné jusqu'au 31 mars pour sceller un règlement qui garantirait que l'Iran ne possédera jamais d'armes nucléaires, en échange d'une levée des sanctions. Après sa rencontre avec John Kerry, M. Zarif est attendu en fin d'après-midi à Bruxelles pour voir les chefs des diplomaties européenne, française, britannique et allemande. Il doit ensuite revenir à Lausanne, où les directeurs politiques des gouvernements du 5+1 et de l'Iran se retrouveront mardi.
Course contre la montre L'Iran et les Etats-Unis devaient s'entretenir lors de la dernière ligne droite des négociations sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Leur espoir est de sceller un accord politique historique d'ici la fin mars. Les pourparlers ont eu lieu à l'hôtel Beau-Rivage Palace, au bord du lac Léman. Avant d'arriver dimanche soir à Lausanne pour retrouver son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a soufflé le chaud et le froid sur les chances de parvenir à un accord. "Mon espoir est que dans les prochains jours cela sera possible", a-t-il déclaré, depuis l'Egypte, selon l'extrait d'un entretien à la télévision américaine CBS qui devait être diffusé dimanche. "S'il (le programme nucléaire iranien, ndlr) est pacifique, allons-y, finissons-en", a lancé le secrétaire d'Etat. M. Kerry s'est aussi montré prudent: relevant les "progrès" dans les discussions avec l'Iran, il a prévenu qu'il subsistait des "divergences importantes".
Jamais la bombe atomique Le texte doit garantir que l'Iran n'aura jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions. En cas d'accord politique d'ici deux semaines, le 5+1 et Téhéran sont convenus de finaliser d'ici au 30 juin/1er juillet tous les détails techniques de ce règlement général.
Jusqu'à vendredi à Lausanne? Après son premier entretien avec M. Kerry , M. Zarif est attendu dans la journée à Bruxelles pour rencontrer les chefs des diplomaties européenne, française, britannique et allemande. Les délégations du 5+1 et de l'Iran doivent ensuite se retrouver mardi à Lausanne. Le département d'Etat n'a pas dit quand son patron John Kerry quitterait Lausanne. Peut-être vendredi, à la veille du Nouvel an iranien, le 21 mars, que la délégation de Téhéran veut célébrer en famille.