Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif vont se rencontrer une nouvelle fois, dimanche à Lausanne en Suisse, dans le cadre des négociations sur le programme nucléaire de Téhéran afin d'aplanir les divergences et trouver "un bon accord" avant le 31 mars. Les négociations sur le nucléaire iranien "font des progrès" mais il reste "des lacunes importantes" à combler, a estimé samedi John Kerry. Le but "n'est pas d'arriver à n'importe quel accord mais au bon accord, nous avons fait des progrès mais des lacunes importantes subsistent", a-t-il déclaré. Cette nouvelle rencontre se tiendra dans le cadre des négociations plus larges entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran, sous l'égide de l'Union européenne (UE), selon un communiqué du Département d'Etat. "Ce seront des négociations décisives", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier. "On négocie sérieusement. Il y a des progrès et tout le monde est d'accord pour dire que ça vaut la peine, de continuer à négocier sur la base existante", a-t-il ajouté. Les chefs de la diplomatie iranienne et américaine, vont s'engager dans un nouveau tour de négociations qui pourrait durer jusqu'à vendredi. Les pourparlers entre l'Iran et les grandes puissances sont censés aboutir à un règlement politique avant le 31 mars, alors que la finalisation des détails techniques est espérée d'ici le 1er juillet. "Une occasion historique qu'il ne faut pas manquer" La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a estimé que la rencontre du 15 mars est "une occasion historique qu'il ne faut pas manquer, et c'est très important qu'on travaille encore dans les prochains jours et les prochaines semaines pour arriver à résoudre les questions encore ouvertes". Cependant, le Britannique Philip Hammond s'est montré incertain: "L'Iran devra faire de nouvelles avancées pour parvenir à un accord qui nous convienne à tous", a-t-il dit jugeant que "l'issue reste incertaine". Le groupe 5+1 exige que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin de l'empêcher d'amasser suffisamment d'uranium enrichi pour pouvoir fabriquer un jour une bombe atomique. L'Iran revendique de son côté son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée totale des sanctions économiques occidentales. Washington suspendra les négociations s'il n'y a pas d'accord L'Iran et les grandes puissances tentent de s'entendre sur un accord global autorisant certaines activités nucléaires civiles mais qui empêcherait Téhéran de se doter de l'arme atomique, en échange de la levée des sanctions internationales qui pèsent sur son économie. Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, a souligné que des progrès avaient été réalisés avec les Américains. "Sur l'enrichissement et le réacteur à eau lourde d'Arak, nous avons fait de très bons pas"et nous avons mis fin aux impasses techniques", a-t-il affirmé. Le président Barack Obama quant à lui a averti, que les Etats-Unis "quitteraient la table des négociations" avec l'Iran si un accord vérifiable sur son programme ne pouvait pas être conclu. "Nous avons fait des progrès pour réduire les différences mais ces différences demeurent", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki. "Nous allons voir si l'Iran veut ou non prendre des décisions difficiles", a-t-elle ajouté. Au terme de plus de 18 mois de pourparlers, les parties impliquées dans les discussions sur le nucléaire iranien sont censées sceller un règlement, ou une "entente", politique avant le 31 mars, les détails techniques d'un accord complet seraient alors bouclés d'ici le 30 juin/1er juillet. M. Kerry y a rencontré à plusieurs reprises son homologue iranien Mohammad Jawad Zarif. Le denier entretien entre les deux hommes a eu lieu la semaine dernière à Montreux, en Suisse avec la participation des chefs de la diplomatie britannique, allemande et de l'Union européenne.