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Ce projet qui dérange tant le Maroc !
Lancement de la production des mines de phosphate
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 11 - 2024

Après dix-huit ans d'attente, d'incertitudes et de fausses promesses, le coup d'envoi des travaux d'ouverture de la mine de phosphate dans la région de Bled El Hadba, wilaya de Tébessa, vient enfin d'être donné par Mohamed Arkab, ministre d'Etat, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables.Le projet intégré d'extraction, de transformation et d'exportation du phosphate dont Mohamed Arkab a lancé les travaux ce 16 novembre 2024 vise à produire à partir de 2027 prés de 6 millions de tonnes de phosphate brut annuellement et 5 millions de tonnes par an de fertilisants à Oued Kebrit, dans la wilaya de Souk Ahras.
Avec 2,2 milliards de tonnes de réserves en phosphate, l'Algérie occupe la troisième place au monde après le Maroc et la Chine. Pourtant, en 2023, seulement 1,92 millions de tonnes de phosphate brut ont été exportés. Concernant la production d'engrais, Asmidal, filiale de Sonatrach, arrive juste à produire 140 000 tonnes en 2024. Une quantité qui permet tout de même de couvrir 77% des besoins nationaux. Pourtant, durant les années 70 l'Algérie était leader dans le monde arabe et en Afrique dans le domaine de l'industrie des engrais. C'est en 1967 que Sonatrach réalise le premier complexe d'engrais phosphatés à Annaba. D'autres unités suivront, celles de l'acide sulfurique et phosphorique à partir de 1972. Ce complexe implanté à Annaba connaitra une extension en 1982 avec la construction d'unités d'acide nitrique, de nitrate d'ammonium et de tripolyphosphate de soude.
En 1984, le complexe d'engrais azotés entre en production. Enfin, l'unité d'ammoniac sera achevée en 1987, finalisant ainsi les unités de ce complexe fruit de « l'industrie industrialisante », si cher au défunt président Houari Boumediene. A l'époque, les capacités de production du complexe Fertial d'Annaba sont importantes. Pas moins de 550 000 tonnes d'engrais phosphatés, 40 000 tonnes de super simple phosphate, 330 000 tonnes d'ammoniac Nh3, 264 000 tonnes d'acide nitrique et enfin 330 000 tonnes d'ammonium. Avec la restructuration des entreprises publiques en 1984 l'industrie des engrais est séparée de la société mère Sonatrach donnant ainsi naissance à Asmidal. En 1996 et sur injonction de la banque mondiale, un prêt est accordé au ministère de l'industrie de l'époque pour démanteler l'unité d'acide phosphorique. Ce démantèlement fait suite à une campagne dénonçant la pollution de l'environnement généré par cette unité à Annaba. Au début des années 90, l'Algérie était soumise à un plan d'ajustement structurel de son économie accompagnant une restructuration de sa lourde dette extérieure.
Le paradoxe et au moment où était menée la liquidation de l'unité d'acide sulfurique d'Annaba, le Maroc finançait, à l'aide crédit international, la construction d'une nouvelle usine d'acide phosphorique. En 2005, le gouvernement décide de céder 66% du capital de Fertial, la filiale la plus rentable d'Asmidal, à la société espagnole Fertiberia. Une privatisation qui a défaut de développer la filière algérienne des engrais, l'a fait sombrer dans la crise. En réalité, la société espagnole n'était intéressée que par les prix bas du gaz naturel algérien qui servait à la production d'ammoniac. La déstabilisation d'Asmidal va se répercuter sur la production du phosphate brut. La Somiphos, chargée de la production du phosphate brut et de son exportation va voir sa production chuter. La ligne de chemin de fer minière Djbel Onk-Tébessa, sur prés de 400 kilomètres et en l'absence d'entretien, va gravement se dégrader.
Le recours au transport routier pour acheminer le phosphate des mines vers le port d'Annaba influera négativement sur la production. Le lobby marocain du phosphate va alors tenter d'achever la Somiphos en menant une campagne à l'international visant à semer le doute sur la qualité du phosphate algérien à l'étranger.
En 2006 et face à l'effondrement de l'industrie des engrais phosphatés, le gouvernement lance l'idée du projet de Bled El Hadba, un gisement qui renferme 1,2 milliards de tonnes de phosphate. Sauf que les gouvernants de l'époque voulaient réaliser ce projet avec des partenaires étrangers. De 2006 jusqu'à 2019 , ceux qui sont chargés de concrétiser ce projet ont vu défilés plusieurs partenaires étrangers, pakistanais, saoudiens, qataris et indonésiens sans succès.
Enfin, le projet devait se réaliser avec une entreprise chinoise au début de l'année 2019. Pourtant, le gouvernement de l'époque avait largement les moyens financiers pour réaliser sur fonds propre ce gigantesque et stratégique projet. A fin décembre 2013, les réserves de change de l'Algérie dépassaient les 194 milliards de dollars, soit plus de deux fois et demi les réserves actuelles. L'Algérie qui table sur la mise en valeur de centaines de milliers de nouveaux hectares dans le Grand sud et développer son agriculture pour assurer sa sécurité alimentaire aura besoin d'importantes quantités d'engrais et de fertilisants. Le lancement rapide du projet de phosphate intégré de Bled El Hedba devient incontournable. Lors du lancement de la production de la mine de phosphate de Bled El Hedba le ministre d'Etat, ministre de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables, Mohamed Arkab a affirmé que le projet sera mis en œuvre par une main d'œuvre algérienne à 100% et par des compétences exclusivement nationales avec en tête les deux groupes Sonatrach et Sonarem assistées par des cadres de l'université algérienne qui veilleront à la bonne exécution du projet dont la réalisation s'étalera sur deux années avant d'entamer l'exploitation effective début 2027.
Il est attendu la production de 5 millions de tonnes de phosphate brut pouvant donner 3,5 millions de tonnes de phosphate enrichi en 2027. Cette production d'engrais et autres dérivés du phosphate vient s'ajouter aux 3,4 millions de tonnes d'urée produit annuellement par Sonatrach et ses partenaires. L'Algérie a l'avantage d'avoir le phosphate mais également d'importantes réserves en gaz naturel qui permettent de produire de l'ammoniac et de l'urée. Concernant le phosphate et en raison des prix du gaz naturel, de l'électricité et des carburants, entre trois fois et cinq fois moins chers qu'au Maroc, l'Algérie à la possibilité de produire des engrais qui seraient très compétitifs sur les marchés mondiaux. Et avec l'entrée en vigueur de zone de libre échange africaine (Zlecaf) le pays doit prendre sa place dans le marché africain des engrais à partir de 2027.


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