Le procès de l'affaire dite de l'autoroute Est-Ouest a été reporté hier à la prochaine session criminelle, a annoncé le président du tribunal. Le report a été décidé à cause de l'absence de l'avocat du principal accusé dans cette affaire, Medjdoub Chani. Celui-ci a refusé que le tribunal lui désigne un avocat d'office. L'affaire porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''Est-Ouest'', sur 1216 km. Des faits que le tribunal criminel d'Alger va examiner devant un nombreux public et un parterre de journalistes. L'acte d'accusation à l'encontre des 23 accusés (physiques et morales) impliqués dans cette affaire sur des délit ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''. Plutôt dans la journée, Khaled Bourayou, membre du collectif de défense des 23 accusés, a précisé qu'en l'absence de l'avocat Medjdoub Chani, principal accusé, ce procès pourrait être reporté. Si l'entame de ce procès a connu une affluence très nombreuse puisque la salle était archicomble, ce procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, a été suspendu par le président du tribunal pour statuer sur la demande de la défense de récuser le Trésor public comme partie civile. Le procès a débuté par l'appel, par le président de la séance, des accusés, de leurs défenseurs, et des témoins, dans une salle pratiquement archicomble. Avocats, journalistes, personnalités du monde des affaires et simples citoyens ont envahi à l'ouverture des portes du tribunal la salle où vont se dérouler les péripéties de cette affaire. Il faut rappeler que ce procès porte sur une grosse affaire de corruption et de dilapidation de deniers publics, qui avait éclaté en 2009. L'affaire porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''est-ouest'', sur 1 216 km. Initialement, le projet de l'autoroute Est-Ouest avait été estimé à 6 milliards de dollars. De réévaluations en réévaluations, l'enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012, puis fin 2014 plus de 13 milliards de dollars. Dans le box des accusés, dont deux sont en fuite, et quatre en détention sur les 16 personnes impliquées dans cette affaire, il y a également sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) : Citic-CRCC (Chine), Cojaal (Japon), SM Inc (Canada), Isolux Corsan (Espagne), Pizarotti (Italie), Garanventas (Suisse) et Coba (Portugal), qui devraient répondre de plusieurs délits criminels. La défense des accusés avait à l'automne dernier, introduit un recours pour que l'affaire soit jugée par un tribunal correctionnel, estimant que les crimes économiques reprochés à leurs clients sont des délits. Portée devant la Cour suprême pour arbitrage, celle -ci avait invalidé la requête de la défense et maintenu le procès devant le tribunal criminel, en ne requalifiant pas l'affaire en tant que délit. Mais, il y a eu suspension de séance car la défense récuse le Trésor public. En effet, les avocats de la défense ont récusé le fait que le trésor public se constitue comme partie civile dans cette affaire. Ce qui fait dire à M. Khaled Bourayou, du barreau d'Alger et un des membres du collectif de la défense des accusés que ''le parquet n'a pas le droit d'appeler le Trésor public à se constituer partie civile''. Les avocats de la défense récusent le fait que le trésor public se constitue partie civile, la défense estimant ''en bloc'' que c'est l'Agence nationale des autoroutes, qui a subi un grand préjudice dans cette affaire, et non pas le trésor public. ''Et puis, pourquoi le Trésor public se constitue partie civile maintenant, à l'appel du parquet, alors que la procédure judiciaire dure depuis cinq ans'', a lancé un des avocats de la défense.