Les investisseurs étrangers en Algérie lancent un véritable appel de secours aux autorités publiques pour lutter contre la contrefaçon. Le représentant du géant allemand de l'éclairage Osram et le représentant du groupe Michelin, ont annoncé, hier, en marge d'une rencontre organisée au siège de la Caci, que 80% des produits vendus sur le marché algérien qui portent le nom de la marque Osram et la marque Michelin, sont des produits contrefaits, importés de l'Asie par des contrefacteurs qui arrivent facilement à faire écouler leurs marchandises sur le marché. Lors de la rencontre, organisée hier par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie(Caci), en collaboration avec le FCE et la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), sur l'ouverture du marché et la protection de la propriété industrielle, les intervenants ont annoncé que, malgré le dépôt et l'enregistrement des marques des entreprises étrangères au niveau de l'Institut national de la propriété industrielle (Inapi), leurs produits ne sont pas épargnés par la contrefaçon. 50% des pièces de rechange automobile, 80% du matériel d'éclairage, 60% du pneumatique, 80% des produits cosmétiques, 50% du textile et 7% du médicament, sont des produits contrefaits vendus dans le marché algérien, au vu et au su de tout le monde. Ce fléau, qui sape l'économie nationale, semble confortablement installé en Algérie, sans que les autorités publiques prennent des mesures répressives pour l'éliminer. Le 14 août 2006, le décret n° 2005-467 fixant les conditions et les modalités de contrôle aux frontières est entré en vigueur. Ce décret exige que tout produit, avant dédouanement, doit être contrôlé par la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes. Cela démontre que le cadre législatif est déjà mis en place, néanmoins les moyens humains et techniques pour lutter contre la contrefaçon et la protection des marques restent modestes. En outre, le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), M. Andreas Hergenrother, a appelé à la protection et à l'assouplissement des procédures pour l'enregistrement d'une marque. Il a indiqué que "l'investisseur algérien ou étranger ayant l'intention d'introduire une nouvelle marque en Algérie est actuellement confronté à des risques imprévisibles". "Cette situation n'est pas favorable à la promotion des investissements en Algérie", a-t-il ajouté. Lors de son intervention sur l'état des lieux de la marque commerciale en Algérie, Maître Ali Haroun a, par ailleurs, souhaité la création de quatre juridictions à travers le pays, qui peuvent se prononcer sur les affaires de contrefaçon, "ce qui donnera plus d'efficacité de lutte contre ce phénomène", a-t-il annoncé. Enfin, le problème des produits contrefaits est aussi un problème de santé publique. Les contrefacteurs, attirés par le gain facile, négligent l'utilisation de produits de qualité et le respect des normes dans la fabrication du produit.