Que se passe-t-il chez Michelin en Algérie ? La Tribune, dans son édition de lundi 29 octobre, affirme que le manufacturier français "pourrait à terme fermer son usine" de pneus à Alger. Même si la direction de Michelin, assure La Tribune, qu'elle n'a nullement l'intention de se retirer d'Algérie, le journal évoque les interrogations du fabricant français de pneus sur son avenir dans le pays et cite un proche du dossier qui évoque les coûts de production de l'usine d'Alger "relativement élevés par rapport aux autres sites du groupe". L'usine Michelin de la capitale algérienne a été affectée par un " mouvement social très dur en mai ", rappelle le journal. Et elle souffre de délestages électriques à répétition. L'an dernier, "Michelin-Algérie a comptabilisé 50 coupures d'électricité", rapporte La Tribune. Difficile dans ces conditions d'affronter la concurrence des pneus chinois qui dominent le marché local, concède le journal. "Malgré un investissement de 40 millions d'euros en 2002", Michelin Algérie peine à se développer. "Les difficultés et les problèmes s'accumulent sur le site d'Alger, le seul exploité par le groupe dans la région Afrique et Moyen-Orient ", affirme encore La Tribune. Jean-Yves Caux, le P-DG de Michelin Algérie a déclaré au mois de juin dernier, dans une conférence de presse dévoilant la stratégie de la filiale algérienne du géant français du pneu que "nous subissons une vive concurrence de l'informel. L'informel et le dumping dominent le marché algérien du pneumatique. Plus de 50% du marché sont accaparés par l'informel. Ce qui menace l'industrie du pneumatique en Algérie". Le marché est, en effet, inondé d'imitations des pneus Michelin. Ces produits d'origine chinoise sont beaucoup moins chers. "La douane s'est saisie du dossier. On attend des mesures. La fiscalité est également pénalisante pour le producteur. Le produit fini importé est taxé à 15% de droit de douane alors que certains inputs, qui entrent dans la fabrication du pneu, sont frappés d'un taux de droit de douane de 30% comme les tringles". Vendredi, au siège du Medef, un représentant de Michelin était présent à la rencontre avec Hamid Temmar. Prenant la parole, il a affirmé que son groupe entendait rester en Algérie. Un départ de Michelin d'Algérie, même s'il semble plus lié à des questions de rentabilité qu'à des soucis de sécurité, porterait un coup dur aux efforts du gouvernement algérien destinés à attirer les investisseurs. Contactés hier, les responsables de Michelin Algérie ont formellement démenti les rumeurs sur un éventuel retrait.