Le volume de la production de phosphate dans le gouvernorat de Gafsa a diminué, au cours du premier trimestre 2015, par rapport à ce qu'il était durant la même période de l'année précédente. Ainsi, cette production n'a pas dépassé 604 mille tonnes, contre 983 mille tonnes, soit une baisse de 39 %, selon les statistiques préliminaires élaborées par la direction du suivi et du contrôle de l'exploitation de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). Le directeur par intérim de ce département, Hafedh Ben Yahia, a indiqué, que " la CPG s'est fixé un objectif tendant vers la production de plus de 1,560 million de tonnes, pour le premier trimestre 2015. " Toutefois, l'irrégularité de l'arrivée du phosphate brut des carrières de la Compagnie aux unités de production, ainsi que les coupures de l'eau, à des périodes successives, dans les laveries, ont empêché la réalisation de cet objectif par l'entreprise qui enregistre 61 % de moins que ses prévisions ", a-t-il ajouté. D'autre part, les mouvements de protestation des sans- emploi s'étaient accentués, au cours des dernières semaines dans les sites de production d'Oum Larayes, Redeyef et Metlaoui. La correspondante de l'agence TAP a constaté des sit-in dans les locaux du district de la CPG de Gafsa, dans les villes minières et des gares de transport ferroviaire de Redeyef, Oum Larayes et Metlaoui, et deux autres: l'un observé par des protestataires qui n'ont pas été recrutés par les sociétés de l'environnement de Kef Eddour (l'un des sites de phosphate les plus importants de la région) et le second au point d'approvisionnement des laveries en eau industrielle, dans la zone d'El Barka. La CPG est le principal employeur de la région, vu la précarité du tissu économique. Une source de la direction de l'information de l'entreprise a indiqué que la Compagnie a réalisé, depuis 2011, un programme pour recruter pas moins de 7 mille demandeurs d'emploi, dans le cadre du mécanisme de l'emploi direct, en plus de la création de sociétés de gardiennage et d'hygiène et des recrutements dans la Société de l'environnement, outre la création de la Société tunisienne de transport des produits miniers. Ces mouvements de protestation ont paralysé le transport du phosphate brut, des mines vers les laveries, dans les zones d'Oum Larayes, Redeyef et Kef Eddour, ainsi que la production du phosphate commercial, dans la plupart des unités de production. Selon la même source, les laveries d'Oum Larayes, Redeyef, Kef Eddour et Metlaoui " sont totalement à l'arrêt, cette semaine ", ajoutant que " seules les laveries de Medhilla poursuivent leurs activités ". En outre, une source de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a qualifié " d'irrégulière et d'instable " l'opération du transport du phosphate à partir des zones minières vers les usines du Groupe chimique tunisien, à Gabès et Sfax, et la Société tuniso-indienne des engrais. Le ministre de l'Industrie avait annoncé, le 27 mars 2015, que les priorités de son département, pour les 100 premiers jours des activités gouvernementales, sont " la promotion de la moyenne de production de phosphate pour la faire passer à 500 mille tonnes, en mars, avril et mai.