Plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont estimé que la situation économique serait de nature à justifier une première hausse des taux dès le mois de juin, selon le compte rendu de la réunion du Comité monétaire de mars, publié mercredi soir. Toutefois "d'autres" participants au Comité (FOMC) ont jugé que "la chute des prix de l'énergie et l'appréciation du dollar pourraient continuer à peser sur l'inflation à court terme", conduisant à une hausse des taux d'intérêt plus tard dans l'année, ajoutent les minutes de la réunion. Seuls deux participants ont "suggéré que les perspectives économiques ne permettraient pas une première hausse des taux avant 2016". Lors de cette réunion des 17 et 18 mars, les membres de la Fed avaient décidé de laisser les taux inchangés proches de zéro mais s'étaient offerts "la flexibilité" de pouvoir les relever prochainement "d'une réunion à l'autre" en ne promettant plus explicitement d'être "patients". Les responsables de la Fed n'avaient toutefois pas encore en main lors de cette réunion les derniers chiffres décevants de l'emploi pour mars où les créations d'emplois ont diminué de moitié par rapport au mois précédent, à 126 000. Le léger ralentissement de l'activité, notamment au niveau de la consommation des ménages, observé par la Fed au début de l'année est "probablement dû à des facteurs temporaires comme l'hiver exceptionnellement froid dans certaines régions du pays", affirment les minutes. Sur le front du commerce extérieur, la poursuite de l'appréciation du dollar "va sans doute comprimer les exportations et la croissance économique pendant quelque temps", reconnaissent les membres du Comité. Mais certains ont souligné que les politiques monétaires très accommodantes en Europe, tout en favorisant le renforcement du dollar, amélioraient les perspectives de croissance ce qui pourrait être positif pour les exportations américaines. "Des informations économiques quelque peu encourageantes venant d'Europe semblent contribuer à une amélioration du sentiment des investisseurs sur les marchés financiers", indique le compte-rendu. Les participants ont aussi discuté des risques internationaux tels que le ralentissement de la croissance en Chine et les "problèmes financiers et budgétaires de la Grèce". Sur l'inflation, les membres de la Fed semblent dans l'ensemble relativement convaincus que la hausse des prix va remonter vers son objectif de 2% à moyen terme, jugé sain pour l'économie. L'inflation ne se situe actuellement qu'à 0,3% en rythme annuel (indice PCE). "Une nouvelle amélioration du marché du travail, une stabilisation des prix de l'énergie et du dollar étaient vus comme des facteurs instaurant la confiance en une remontée de l'inflation", affirme encore le rapport.
Bond des crédits à la consommation Les crédits à la consommation aux Etats-Unis ont fait un bond en février, dépassant les attentes des analystes, selon les chiffres de la banque centrale américaine (Fed). L'encours des crédits à la consommation en février a progressé de 15,5 milliards de dollars, soit une hausse de 5,6% en rythme annualisé. Les analystes tablaient sur une progression de 12,5 milliards de dollars. Pour le mois précédent, la Fed a abaissé son estimation, évaluant les nouveaux crédits à la consommation utilisés par les Américains à 10,8 milliards de dollars contre une première estimation de 11,5 milliards. Au total en février, l'encours des crédits à la consommation a atteint 3.343 milliards de dollars. Pour le deuxième mois consécutif, les Américains ont nettement réduit leurs recours aux cartes de crédit qui ont diminué de 5%. C'est le recul le plus fort depuis avril 2011. Au total ces encours de crédits dits "revolving" atteignent 884,7 milliards de dollars et restent bien en dessous de ce qu'ils étaient pendant la crise financière et la récession. Les crédits classiques non-renouvelables, parmi lesquels figurent les crédits automobiles et les prêts étudiants et qui constituent les deux tiers des prêts à la consommation, ont grimpé de 9,4%, la hausse la plus marquée depuis juillet 2014. Ils représentent un encours total de 2.458 milliards de dollars.