La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Domenico Fanizza, qui séjourne à Alger depuis le 4 novembre dernier pour conduire des discussions sur la politique économique et sociale engagée par l'Etat algérien et les perspectives économiques à moyen terme a rendu, hier, un bilan positif concernant les premiers résultats des différentes réformes engagées sur la base des conseils fournis par le FMI, lors de sa mission effectuée en juin 2003. Il s'agit, en premier, de la privatisation des banques, notamment l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA). Concernant la dynamisation du système financier, en engageant des réformes d'ordre juridique, le bilan souligne, notamment, la formation des juges, les comptables, la hausse des crédits à l'économie notamment au secteur privé et la stimulation du secteur financier hors circuit bancaire. A ce titre, la mission a souligné le développement du système de paiement, moduler la liquidité par le fond de régulation des recettes pour permettre de maîtriser l'inflation. Pour ce qui et du marché obligataire, la mission a affirmé qu'il faut poursuivre la dynamisation bancaire et que l'Etat doit définir son fonctionnement comme actionnaire et le choix d'activité qui permettent la productivité afin d'arriver à la concurrence entre le secteur public et privé en matière d'activité même si l'on sait que les banques publiques détiennent 95% du marché. D'ailleurs, le FMI a souligné que l'adaptation des banques publiques à l'environnement est difficile. Plusieurs sujets ont fait l'objet de discussions entre le FMI et les autorités algériennes, notamment le PCSC, le projet de loi de finances 2008, l'évaluation des différentes réformes, notamment dans le secteur financier et bancaire, le marché obligataire, les assurances, le processus de privatisation, l'inflation, le chômage et l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. La mission a été reçue par des ministres notamment, des Finances, d'Industrie, d'Energie, du Commerce, de la Réforme financière, le gouverneur de la banque d'Algérie, le président du Cnes, ainsi que des hauts responsables de l'administration du Sénat et enfin des représentants du secteur privé. Dans une conférence de presse qu'il a animée hier, le président de la mission du FMI, M. Fanizza a noté que les tendances économiques montrent que les réformes engagées commencent à produire des résultats concrets. Dans ce cadre, il a souligné que la croissance hors hydrocarbures devrait atteindre 6% en 2007. Toutefois, la croissance totale devrait s'établir à un peu moins de 5% à cause de la baisse de la production des hydrocarbures. Il a ajouté que la poursuite d'une politique monétaire prudente devrait permettre de maintenir l'inflation à 4% "en dépit de la hausse des prix des produits alimentaires frais et importés". Interroger sur l'attribution d'augmentation des salaires dans la levée de ce taux, le président de la mission du FMI s'est contenté de dire que sa relation va avec la hausse de la demande. Pour ce qui est de déficit budgétaire hors hydrocarbures, le communiqué de la mission souligne que ce dernier devrait se creuser sous l'impulsion du Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC). Néanmoins, la position budgétaire reste solide en raison du niveau élevé des recettes hydrocarbures qui ont permis une augmentation des recettes de FRR. Notons que la position extérieure du pays se renforce avec un niveau des réserves de change élevé. Le chef de la mission du FMI soulignera également que la faiblesse des IDE, doit être recherchée dans le climat des affaires.Interrogé également sur l'impact des fluctuations du dollar et de l'euro sur l'économie nationale, M. Fanizza a souligné que le FMI à inviter l'Algérie a continué à ne pas réévaluer le dinar qui reste au niveau d'équilibre et cohérent à la stabilité extérieure ce qui veut dire qu'il n'y aura pas d'impact grâce à la flexibilité de la banque d'Algérie. En outre, selon le FMI, ces tendances favorables devraient être maintenues en 2008, notamment la croissance du secteur des hydrocarbures qui devrait redémarrer, et celle hors hydrocarbures s'accélérer grâce à "une forte progression des services, des bâtiments des travaux publics et à une reprise de l'activité dans l'industrie". La position extérieure devrait également se renforcer avec un excèdent du solde extérieur courant atteignant 25% du PIB. En ce qui concerne la loi de finances 2008, il souligne que la hausse des recettes pétrolières devrait maintenir le surplus global à un niveau élevé en dépit de la forte expansion des dépenses publiques. Pour ce qui est de l'avenir, la mission a mis l'accent sur le fait qu'il est aujourd'hui nécessaire pour l'économie algérienne de sortir de sa dépendance à la production d'hydrocarbures. Il faudra donc diversifier l'économie, réduire davantage le chômage qui "demeure élevé malgré la baisse récente, surtout chez les jeunes" et améliorer le niveau de vie. Pour le FMI, le défi est de pérenniser la croissance hors hydrocarbures en ceci requiert d'assurer une réponse durable de l'offre intérieure de PCSC, notamment, en évitant que la politique budgétaire expansionniste n'induise une hausse d'inflation, d'autant que la maîtrise de cette dernière est primordiale pour le privé, le pouvoir d'achat et la protection des couches les moins favorisées. Il est question aussi d'assurer la qualité des dépenses, soulignant que le PCSC ne pourra avoir des effets durables sans toutefois accroître le poids de l'Etat dans l'économie, poursuivre les réformes pour la promotion de l'activité privée "qui reste faible", en profitant du prix élevé de pétrole et enfin, la dynamisation de système financier, la modernisation de la fiscalité et l'intégration accrue de l'Algérie dans l'économie mondiale et régionale.A noter que ces discussions ont suite à la demande des autorités algériennes, et sont annuelles au titre de l'article 17 des statuts du FMI. Cette revue fera l'objet d'un rapport qui sera discuté par le conseil d'administration du fonds à la fin du mois de janvier 2008.