Le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé au gouvernement algérien de surveiller l'évolution du taux d'inflation, lors d'une conférence de presse animée par le chef de division du département Moyen-Orient et Asie centrale, Domenico Fanizza, et les membres de la mission du FMI qui séjournent en Algérie. « La maîtrise de l'inflation est primordiale pour l'activité privée, la sauvegarde du pouvoir d'achat des populations et la protection des couches les moins favorisées qui sont le plus touchées par l'inflation », souligne le conférencier. Il estime néanmoins que « la poursuite d'une politique prudente devrait permettre de maintenir l'inflation autour de 4% en dépit de la hausse des prix des produits alimentaires frais et importés ». Il préconise cependant « d'éviter que la politique budgétaire expansionniste n'induise une hausse de l'inflation ». M. Fanizza s'est également attardé sur le secteur financier et les réformes entreprises par le gouvernement dans ce domaine. Pour lui, l'Algérie est dans la bonne voie, notamment dans la modulation des liquidités liées à la fiscalité pétrolière avec la création du Fonds de régulation des recettes, mais devrait faire plus d'efforts pour le développement du marché obligataire. Le constat général de la mission du FMI concernant l'économie algérienne est globalement positif. « Les tendances économiques montrent que les réformes engagées depuis plusieurs années commencent à produire des résultats concrets », a indiqué le représentant du FMI. Selon les prévisions du FMI, la croissance hors hydrocarbures devrait atteindre 6% en 2007. La croissance totale devrait toutefois s'établir à un peu moins de 5% en raison de la baisse de la production des hydrocarbures. Pour ce qui est du déficit hors hydrocarbures, celui-ci devrait se creuser davantage, signale-t-on, à cause des dépenses publiques dont celles consacrées au programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC). Malgré ce déficit, la position budgétaire devrait rester solide, souligne le FMI, grâce au niveau élevé des recettes hydrocarbures qui ont renfloué les caisses du Fonds de régulations des recettes. L'exercice 2008 s'annonce sous de meilleurs auspices avec l'amélioration de la croissance du secteur des hydrocarbures et l'accélération de celle hors hydrocarbures soutenue par une progression des services, du bâtiment et des travaux publics ainsi qu'une reprise de l'activité industrielle. Le solde extérieur courant de l'Algérie devrait atteindre les 25% du PIB. Pour le FMI, l'Algérie devrait tirer profit de la conjoncture économique actuelle qui lui est largement favorable avec la tendance haussière des cours du pétrole. Notre pays gagnerait à utiliser les revenus engrangés de cette manne pour réaliser des réformes dans le sens d'un développement durable, préconise le FMI. Pour ce faire, elle doit relever le défi de pérenniser la croissance hors hydrocarbures en orientant les réformes économiques vers la promotion du secteur privé et l'amélioration de la productivité qui demeure faible, conclut le FMI.