Un attentat-suicide des talibans a fait au moins un mort et quinze blessés hier à Kaboul, alors que les insurgés et une délégation afghane ont amorcé un dialogue ce weekend au Qatar dans l'espoir de mettre un terme à plus d'une décennie d'un conflit meurtrier. Le kamikaze s'est fait exploser au passage d'un autobus transportant des employés du bureau du procureur général d'Afghanistan dans le centre de la capitale, ont indiqué des responsables locaux. Le ministère afghan de l'Intérieur a "fermement condamné" cette attaque qui a fait un mort et quinze blessés, selon un premier bilan. D'après un témoin, Ahmad Reshad, les fenêtres de résidences et de commerces avoisinants ont été soufflées par l'attentat, revendiqué par les talibans afghans. Vingt responsables afghans se sont rendus au Qatar ce weekend où ils ont amorcé une "discussion ouverte" avec des cadres des talibans afin de stabiliser le pays endeuillé par des attentats réguliers, selon des responsables. Les dirigeants afghans multiplient les efforts diplomatiques depuis plusieurs semaines avec les puissances régionales comme le Pakistan, l'Inde, l'Arabie Saoudite ou encore la Chine pour tenter de créer un consensus et des conditions favorables à l'ouverture de négociations avec les insurgés talibans. Mais les talibans posent plusieurs conditions avant d'accepter l'ouverture de véritables pourparlers de paix avec le gouvernement de Kaboul, dont le départ de tous les soldats étrangers d'Afghanistan. L'Otan maintient encore 12.500 soldats en Afghanistan dans le cadre de la mission "Soutien résolu" pour la formation des forces afghanes qui sont pour la première fois cette année sur la "ligne de front" au début de la "saison des combats" qui coïncide avec le redoux printanier. Selon l'ONU, le conflit afghan avait fait déjà plus de 10 000 victimes civiles l'an dernier (3 700 morts et 6 850 blessés), une hausse de 22% sur un an due notamment à l'intensification des combats au sol par les insurgés. Et les trois premiers mois de 2015 ont déjà vu une hausse de 8% des victimes civiles par rapport à la même période l'an dernier, d'après l'ONU, ce qui fait craindre un bilan record pour les civils en 2015 si aucun cessez-le-feu n'intervient.