L'Algérie et l'Union européenne ont signé, avant-hier, à Alger une feuille de route leur permettant de mettre en œuvre leur accord stratégique énergétique conclu en 2013. Selon l'APS. La feuille de route intitulée "accord administratif sur les modalités opérationnelles de mise en œuvre du partenariat énergétique Algérie-UE" a été paraphée par le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi et par le commissaire européen en charge de l'Energie et du climat M. Miguel Arias Canete. Dans ce contexte, l'Algérie et l'UE ont scellé leur partenariat énergétique à travers ce document qui définit les mécanismes de la mise en œuvre du mémorandum d'entente dans le domaine de l'énergie, paraphé à Alger en juillet 2013. Aux termes de cet accord administratif, les deux parties vont créer des groupes de travail, constituées d'experts afin de mettre en œuvre des projets de partenariat dans les domaines du gaz naturel, de l'électricité, des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. La signature de ce document a été précédée par des discussions tenues à huis clos entre M. Yousfi et Arias Canete axées sur l'avenir des relations gazières algero-européennes et les moyens d'augmenter les exportations de gaz algérien vers le Vieux continent en facilitant les investissements dans de nouveaux projets. Les discussions ont également porté sur les perspectives de coopération dans les domaines des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique que l'Algérie s'attelle à développer à travers un programme ambitieux devant porter ses capacités de production de l'électricité tirée à partir de ces énergies alternatives à 22.000 MW à l'horizon 2030.
M. Arias a reconnu la faiblesse des investisseurs Lors du point de presse tenu à l'issue de la première réunion du Dialogue de haut niveau sur l'énergie entre l'Algérie et l'Union Européenne, le Commissaire européen en charge de l'énergie et du climat, M. Miguel Arias Canete a indiqué que l'Union Européenne veut augmenter ses investissements gaziers en Algérie, qui sont estimés insuffisants par la partie européenne. M. Arias Canete a reconnu "la faiblesse des investissements" européens dans le secteur gazier algérien. En Algérie "nous investissons trop peu de ressources (financières) dans l'exploration et la production (gazière). Nous devons nous interroger sur les raisons de cette faiblesse de flux d'investissements", a-t-il affirmé. "Nous devons entamer une véritable promotion des investissements et cela, à mon avis, doit être la priorité de notre coopération", a-t-il soutenu, en ajoutant que l'investissement européen dans le secteur gazier algérien figure parmi les "axes prioritaires" de ce partenariat, définis lors de ce dialogue de haut niveau. "Nous avons identifié des secteurs prioritaires sur lesquels les groupes de travail vont travailler rapidement. Le premier (secteur) concerne les investissements dans le secteur du gaz", a avancé le commissaire européen à l'énergie. Dans ses négociations avec la partie européenne sur l'accord stratégique énergétique conclu en 2013, l'Algérie avait défendu un retour des investissements dans l'énergie à travers des partenariats en amont et en aval, rappelle-t-on. De plus, l'Algérie avait fait le constat d'un manque d'engouement des compagnies énergétiques européennes pour l'investissement dans l'exploration pétrolière. L'Algérie demeure, pourtant, l'un des rares fournisseurs fiables en énergie du continent européen, mais les relations énergétiques entre les deux parties n'ont pas toujours été au beau fixe, selon les observateurs. Les entraves imposées par l'UE pour le déploiement de Sonatrach sur le marché européen ont souvent pénalisé le groupe algérien des hydrocarbures. D'ailleurs, Sonatrach a fermement critiqué la directive de la commission européenne qui interdit au producteur de distribuer directement ses produits sur le marché européen. La directive de Bruxelles qui consiste à scinder les activités production, transport et distribution de l'énergie pour lutter, selon l'UE, contre les marchés de l'énergie très concentrés avait suscité le mécontentement des fournisseurs traditionnels de l'Europe comme l'Algérie et la Russie. Le groupe Sonatrach avait alors estimé être lésé par cette mesure du fait qu'il a consenti de coûteux investissements dans le transport du gaz qu'il devait amortir en intervenant dans la distribution directe de cette énergie sur le marché européen. Fournisseur important en énergie, l'Algérie assure à elle seule entre 13 et 15% des besoins européens en gaz: Elle fournit du gaz à l'Europe via trois gazoducs dont deux (Medgaz et Pedro Duran Farell) desservant l'Espagne, et un troisième (Enrico Mattei) qui débouche jusqu'en Italie via la Tunisie.