L'artillerie saoudienne pilonnait des positions rebelles au Yémen après que de nouvelles roquettes eurent blessé quatre civils sur son territoire, a indiqué la coalition arabe qui mène depuis le 26 mars des raids contre les rebelles yéménites. Dans une interview, le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, a affirmé que les troupes menées par Ryad continueraient à répliquer jusqu'au cessez-le-feu prévu à partir de ce soir 23H00 locales, si les rebelles Houthis poursuivent leurs tirs de roquettes contre nos villes, notre population. La coalition a mené ces derniers jours un nombre record de raids --plus de 130 de vendredi à samedi-- après avoir affirmé que les rebelles avaient franchi une ligne rouge avec leurs bombardements qui ont coûté la vie à dix civils en Arabie saoudite la semaine passée. Dimanche, quatre roquettes Katioucha tirées depuis le Yémen ont touché une maison dans la région saoudienne frontalière de Najrane, blessant quatre femmes. Depuis, des tirs de représailles sont menés depuis les provinces saoudiennes de Najrane et Jazane, a expliqué le général Assiri. Les rebelles Houthis et leurs alliés se sont dits prêts dimanche à répondre positivement à l'offre de trêve de cinq jours proposée par l'Arabie saoudite. Ce cessez-le-feu est destiné à faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire vitale pour les civils. Le général Assiri s'est néanmoins montré prudent: de telles milices ne devraient être jugées que sur leurs actes, pas sur ce qu'elles disent aux médias. Attendons mardi 23h00. L'ONU a plusieurs fois appelé à un cessez-le-feu après des semaines de combats qui ont fait plus de 1.400 morts, dont de nombreux civils, et au moins 300.000 déplacés. Les avions de la coalition ont multiplié les bombardements contre le bastion des Houthis à Saada (nord), après avoir déclaré jeudi cette province montagneuse objectif militaire. Comme de nombreuses ONG, l'ONU a critiqué ces bombardements qui ont fait de nombreuses victimes civiles, soulignant: les bombardements sans discernement des zones peuplées, avec ou sans préavis, constituent une contravention au droit humanitaire, Mais M. Assiri a insisté: Nous ne menons pas d'opération dans les villes, même si les Houthis cachent leurs armes dans les zones peuplées. Depuis le premier jour nos dirigeants nous imposent cette restriction. Selon lui, la coalition dispose d'informations selon lesquelles les rebelles utilisent un hôtel de Sanaa fréquentée par des étrangers comme centre de communication et dépôt d'armes. Et nous nous abstenons de cibler, a-t-il insisté. La coalition avait annoncé le 21 avril la fin de sa campagne aérienne, qui s'est en fait poursuivie. Ryad avait alors affirmé que les frappes étaient parvenues avec succès à éliminer les menaces pesant sur la sécurité de l'Arabie saoudite et des pays voisins, faisant état de la destruction d'armes lourdes et de missiles balistiques aux mains des forces anti-gouvernementales. A la question de savoir comment les rebelles yéménites avaient quand même pu bombarder des secteurs en Arabie saoudite, M. Assiri a répondu: Imaginez qu'ils aient tiré des (missiles) Scud au lieu des (roquettes) Katioucha, quel aurait été le résultat ? Depuis le premier jour, quand nous avons évoqué la campagne aérienne, le premier objectif était de localiser les Scud et les détruire. C'est ce qu'on a fait.