Le mois sacré approche et les dispositifs s'accentuent afin d'aider les consommateurs algériens a mieux gérer leurs finances. Pour ce fait le ministre du Commerce, Amara Benyounes a annoncé, avant-hier à Alger, que des espaces de vente dédiés à la commercialisation des produits locaux seront aménagés durant le mois de Ramadhan, afin de soutenir le pouvoir d'achat du consommateur et d'assurer un approvisionnement permanent. Ces marchés de proximité "spécial Ramadhan" seront réservés, en priorité, à la vente des produits locaux notamment agricoles et électroménagers avec des prix préférentiels, selon les explications du ministre qui s'exprimait lors d'une réunion sur la mise en place de ces marchés spécifiques. Organisée en coordination avec l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui installe chaque année, à proximité de son siège à Alger, un marché spécial Ramadhan, cette opération sera étendue à l'ensemble des wilayas du pays. Jusqu'à présent, 22 wilayas ont identifié 175 sites pour les réserver à ces "petits marchés" de proximité, selon M. Benyounes. Au niveau de la wilaya d'Alger, c'est le pavillon central de la Société algérienne des foires et des exportations (Safex, Pins maritimes) qui abritera ce type de marché, qui s'ajoutera à celui prévu par l'UGTA à proximité de son siège. L'organisation de ces espaces commerciaux coïncide avec le lancement du crédit à la consommation dédié exclusivement aux acheteurs des produits nationaux. Par ailleurs, le ministre a appelé les ménages à éviter le gaspillage et le stockage des produits alimentaires à la veille et durant la première semaine du mois sacré, expliquant que de tels comportements sont susceptibles de provoquer des pénuries et une hausse des prix. A ce propos, il a relevé que "l'Algérie n'a pas une économie capable de répondre à une explosion aussi importante de la demande pour certains produits". Par ailleurs, il a expliqué que les prix des denrées alimentaires étaient libres et soumis à la loi de l'offre et de la demande tout en promettant que les services de contrôle de son ministère seront "intraitables" avec les commerçants qui n'auront pas respecté les prix réglementés de certains produits.
Les licences d'importation ne dépasseront pas une vingtaine de produits Concernant les licences d'importation, prévues par le projet de loi relative au commerce extérieur, le ministre a assuré qu'elles concerneront une vingtaine de produits dont la facture pèse lourdement sur la balance commerciale "Le principe (de ces licences d'importation) est la liberté du commerce. Le nombre de produits qui seront soumis à ces licences ne va pas dépasser une vingtaine sur les centaines de milliers que nous importons", a affirmé M. Benyounes lors d'une réunion sur la promotion de la production nationale. Parmi les produits concernés par ces licences d'importation, il a cité le ciment dont la facture annuelle est de 600 millions de dollars, l'alimentation de bétail (1,6 milliard de dollars) et les véhicules (plus de 6 milliards de dollars). "Ce sont ces produits qui vont être concernés par les licences d'importation et non pas les kiwis ou les bananes dont la facture représente peu sur la balance commerciale", a-t-il expliqué. Le ministre a souligné que ces autorisations seraient mises en place en concertation avec les ministères chargés, respectivement, de l'agriculture, de l'industrie, de la pêche et de l'artisanat, tandis que son département ministériel et celui des Finances seront chargés de la gestion de ces licences. Pour M. Benyounes, ces nouvelles dispositions vont assainir le commerce extérieur de l'Algérie: "Nous avons besoin d'un assainissement important dans notre commerce extérieur et d'une rationalisation de nos importations", a-t-il ajouté. Il a soutenu que cela y allait de "la survie de l'Algérie" tout en soulignant que la protection de la production nationale et l'assainissement du commerce extérieur vont "déranger des lobbies qui sont extrêmement forts et puissants" dans le pays. Se disant "déterminé", le ministre du Commerce a déclaré que "personne ne pourra nous empêcher d'assainir le commerce extérieur du pays". M. Benyounes a fait savoir que le projet de loi relative aux opérations d'importation et d'exportation devrait être présenté prochainement en séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) après son examen par la commission économique de cette institution parlementaire.