Les licences d'importations, dont une loi sera soumise prochainement à l'Assemblée populaire nationale (APN), ne concerneront que les produits qui alourdissent fortement la facture des importations, a affirmé, avant-hier à Alger, le ministre du Commerce, Amara Benyounès. "La quasi-totalité (des produits importés) ne sera pas touchée par les licences d'importation, mais tous les grands postes, sans exception, seront concernés", a fait savoir le ministre lors d'une réunion, qui l'a regroupé avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, et des représentants du patronat, consacrée à la promotion des produits nationaux. Ces licences "ne toucheront que les produits qui nous coûtent cher et extrêmement cher sur la balance commerciale", a-t-il insisté, citant l'exemple du ciment et des véhicules. Il a également indiqué que cette mesure concernerait les biens de consommation finaux qui coûtent le tiers de la facture des importations, tout en assurant que le principe de la "liberté du commerce" sera toujours garanti. "Nous connaissons tous la structure de nos importations un tiers représente les biens d'équipements, un tiers les matières premières et un tiers les biens de consommation", a expliqué M. Benyounès ajoutant que c'est sur cette troisième catégorie que le gouvernement va intervenir pour maîtriser les importations. "Il faut que les choses soient extrêmement claires la liberté du commerce est garantie (...) mais nous ne pouvons pas continuer à permettre d'importer des produits à tout-va et sans limitation", a-t-il prévenu. L'objectif du gouvernement dans cette démarche, selon M. Benyounès, est de réduire la facture des importations qui avait atteint près de 60 milliards de dollars en 2014, et de céder la place à la production nationale lorsqu'elle est disponible. Le ministre a cité l'exemple du ciment expliquant que les nouvelles licences vont permettre de "limiter" ses importations selon les besoins nationaux afin d'éviter d'éventuels excédents en l'importation de ce produit, qui portent préjudice à la production nationale. "Nous allons protéger, coûte que coûte, la production nationale", a répété le ministre précisant que les recommandations, issues de la conférence nationale sur le commerce extérieur et visant notamment à rationaliser les importations, étaient en cours d'étude au niveau du gouvernement.