L'actualisation des objectifs assignés au Programme national des énergies renouvelables et le développement de l'efficacité énergétique, débattus dimanche par le Conseil des ministres, confirme la volonté du gouvernement de poursuivre son effort de diversifier le bouquet énergétique du pays. L'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l'électricité et de contribution au développement durable. Ainsi, le programme de développement des énergies renouvelables 2011-2030 devrait permettre de placer les énergies renouvelables au cœur des politiques énergétique et économique menées par l'Algérie. Dans cette optique, le volume de gaz naturel épargné par les 22.000 MW projetés en renouvelables, pourrait atteindre jusqu'à 300 milliards de m3, soit 8 fois la consommation nationale enregistrée en 2014. Ces quantités seront orientées vers l'exportation et rapporteront à l'Etat d'importants revenus supplémentaires, selon l'exposé présenté dimanche par le ministre de l'Energie lors du Conseil des ministres. Ce programme a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont conduit à la révision de ce programme, et ce, en prenant en considération un nombre d'éléments techniques. Il s'agit, entre autres, d'une meilleure connaissance du potentiel national en énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l'éolien, suite aux études engagées, de la baisse des coûts des filières photovoltaïque et éolienne qui s'affirment de plus en plus sur le marché pour constituer des filières viables à considérer, ainsi que des coûts encore élevés de la filière CSP (solaire thermique) induisant une croissance très lente du développement de ce marché à travers le monde en plus du parachèvement d'une réglementation nationale cohérente et attractive en direction des investisseurs. S'agissant de sa répartition par filière, la branche photovoltaïque s'est taillé la plus importante part avec 13.575 MW, suivie par l'éolien (5.010 MW), le CSP (2.000 MW), la biomasse (1.000 MW), la cogénération (400 MW) et la géothermie (15 MW).
Favoriser l'émergence d'un marché de l'efficacité énergétique D'autre part, le programme de développement de l'efficacité énergétique réaffirme la priorité de faire face aux enjeux liés à la forte croissance de la consommation tirée par le secteur domestique essentiellement avec la construction de nouveaux logements, la réalisation d'infrastructures d'utilité publique et la relance de l'industrie. A cet effet, la réalisation de ce programme devrait favoriser l'émergence, à terme, d'un marché durable de l'efficacité énergétique en Algérie. Les retombées économiques et sociales de l'intégration de la dimension efficacité énergétique dans les différents secteurs d'activité portent, entre autres, sur l'amélioration du cadre de vie du citoyen. Elle constitue aussi une réponse appropriée au défi de conservation de l'énergie avec ses implications bénéfiques sur l'économie nationale en termes de création d'emplois et de richesses, en plus de la préservation de l'environnement. Les secteurs de consommation qui ont un impact significatif sur la demande d'énergie sont le bâtiment, le transport et l'industrie. En somme, ce programme définit l'objectif d'une réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030, soit une économie de 63 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep), représentant un gain financier de 42 milliards de dollars. En outre, la mise en œuvre de ce programme conduira, notamment, à l'isolation thermique de 100 000 logements par an ainsi qu'à la conversion au GPL de plus d'un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20 000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180 000 emplois, selon les projections du ministère de l'Energie.