Après sa première visite officielle en 2012 en Algérie caractérisée par la signature de la Déclaration d'Alger sur l'Amitié et la Coopération entre l'Algérie et la France, le président français, François Hollande, sera une nouvelle fois l'hôte de l'Algérie aujourd'hui, dans la perspective d'approfondir significativement le dialogue et la concertation politiques entre Alger et Paris. C'est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui a invité son homologue français pour cette seconde visite dans notre pays qui s'inscrit dans l'esprit de la Déclaration d'Alger, signée dans le but de donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays dans divers domaines, allant de l'économie à la dimension humaine, l'éducation et la concertation politique. Au programme de cette visite aujourd'hui deux entretiens, sont prévus le premier avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le second avec le président Bouteflika. Qualifées d'excellentes, les relaitons algéro-françaises ne cessent d'être au menu des responsbakes des deux pays. La dernière en date n'est autre que la visite du ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, le 12 mai dernier où il a déclaré : "Je viens d'être reçu par le président Bouteflika et nous avons fait un tour d'horizon, long et détaillé à la fois, de nos relations bilatérales qui sont excellentes sur tous les plans", a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse au terme de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a précisé que "l'excellence" de ces relations est une "satisfaction", car, a-t-il expliqué, il s'agit de "l'initiative" prise par les présidents Bouteflika et François Hollande qui avaient opté, il y a trois ans, pour un "partenariat d'exception" entre les deux pays. Pour ce qui est de la teneur de l'entretien, M. Fabius a souligné la "profondeur de l'analyse" du président Bouteflika, qualifiant d'"extrêmement intéressant l'alacrité de son raisonnement". Le chef de la diplomatie française a indiqué avoir passé en revue avec le chef de l'Etat les questions liées à la "géopolitique et à la stratégie internationale tant en Afrique qu'en Amérique Latine". Et c'est justement à ce moment-là que Fabius avait fait état d'une visite du président Hollande à Alger au mois de juin, précisant que la préparation de ce déplacement a été évoquée avec le président Bouteflika. Cette visite, d'aujourd'hui, intervient, faut-il le faire remarquer, dans un contexte "marqué par un approfondissement significatif du dialogue et de la concertation politiques entre les deux pays, approfondissement qui s'appuie sur la " Déclaration d'Alger sur l'Amitié et la Coopération ", signée par les deux chefs d'Etat en décembre 2012", comme l'indique le communiqué de la présidence de la République. "La coopération et le partenariat algéro-français enregistrent également, ces dernières années, des avancées importantes et se projettent vers d'autres progrès dans plusieurs secteurs, comme en témoignent les conclusions de la 2ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau, tenue à Paris en décembre dernier, sous la direction des deux Premiers ministres, ainsi que les résultats de la 3ème session du Comité ministériel algéro-français de suivi du partenariat et de la coopération, réuni à Alger, en mai dernier", note la présidence de la République. "Outre les relations bilatérales, les entretiens que le président de la République aura avec son homologue français permettront aux deux chefs d'Etat d'examiner plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun relatives à la sécurité et à la paix en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi qu'à la coopération multilatérale mondiale", ajoute la même source. Il s'agit aussi, à travers la Déclaration d'Alger de mettre un terme aux conflits mémoriels entre les deux pays, après plus de 50 ans de l'indépendance de l'Algérie, rappelant que la première visite de M. Hollande en Algérie avait coïncidé en 2012 avec le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Cette visite, marquée par la signature de 7 accords de coopération dans différents domaines, a été l'occasion, pour le président français de plaider pour un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre l'Algérie et la France pour entrer dans une "nouvelle ère". Dans un discours prononcé devant les membres des deux chambres du Parlement, M. Hollande avait reconnu que l'Algérie a été soumise pendant 132 ans à un système "profondément injuste, brutal et destructeur", soulignant que "rien ne peut justifier les agressions commises contre la population algérienne, la négation de son identité et de son aspiration à vivre libre". Il avait également "reconnu les souffrances que le système colonial français a infligées peuple algérien. Dans le même contexte, le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini, avait effectué une visite en Algérie le mois d'avril 2015, à la veille de la commémoration des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Il avait alors affirmé que sa visite en Algérie était un déplacement "nécessaire". "Je crois que c'était un déplacement nécessaire, en tous les cas, qui veut avoir la paix des mémoires communes apaisées", avait déclaré M. Todeschini qui s'était recueilli devant la stèle érigée au centre de Sétif à la mémoire de Bouzid Saâl, premier martyr de ces massacres. Il avait déposé une gerbe de fleurs et avait précisé que ce voyage était un geste "fort" et "symbolique". La visite de Hollande en 2012 a été suivie, une année plus tard, de la première réunion du Comité intergouvernemental bilatéral de haut niveau (CIHN) qui s'était tenue à Alger. Elle a été couronnée par la signature une dizaine d'accords de coopération dans divers domaines. En décembre dernier, la deuxième session du CIHN, tenue à Paris a été couronnée par la signature de 9 accords de coopération. Autant de projets de coopération réalisés et d'autres qui sont appelés à être concrétisés à la faveur d'un partenariat d'excellence qu'entretiennent les deux pays, dont les dirigeants et ministres échangent régulièrement des visites de travail, caractérisent donc bien les relations entre Alger et Paris. En 2014, le volume des échanges entre les deux pays a atteint plus de 13 milliards de dollars. La France a été classée troisième client de l'Algérie avec 6,74 milliards de dollars, derrière l'Espagne et l'Italie et son deuxième fournisseur avec 6,34 milliards de dollars derrière la Chine.