Les relations bilatérales entre l'Algérie et la France "sont bonnes et évoluent d'une manière positive", a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, soulignant qu'il existe sur les deux rives de la Méditerranée, une volonté politique forte de développer la coopération avec sincérité, le respect et le bénéfice mutuel. "Les relations bilatérales sont bonnes et évoluent d'une manière positive", a déclaré M. Sellal dans une interview accordée au quotidien Le parisien, publiée, hier, affirmant que les domaines dans lesquels s'opèrent actuellement la coopération sont nombreux. "Nous sommes convaincus que beaucoup d'opportunités et de complémentarités subsistent encore et restent à explorer. Notamment en matière de partenariat économique, d'échanges scientifiques et culturels et de transferts de savoir-faire", a-t-il poursuivi. A propos de la visite d'amitié et de travail en Algérie du président français François Hollande, M. Sellal l'a qualifiée d'un "signal fort de l'excellence des relations qu'entretiennent nos deux pays". Il a souligné que "les échanges qu'il aura durant ce voyage permettront de renforcer les liens entre l'Algérie et la France et ouvriront des perspectives nouvelles pour notre coopération". "Notre vision des choses a nettement évolué. Le passionnel a laissé la place à la pression de faire mieux pour le bien de nos peuples et surtout de notre jeunesse", a affirmé M. Sellal, soulignant que "l'adoption par les deux gouvernements d'instruments juridiques, équilibrés et mutuellement bénéfiques, constitue le socle de ce partenariat rénové." "Il s'agit maintenant de mettre en relation les intervenants des deux pays dans les sphères académiques et économiques et de les accompagner dans leurs projets et réalisations", a-t-il ajouté. "La volonté politique existe et les capacités matérielles et technologiques sont importantes. Donc, il y a tout lieu de penser que les perspectives de partenariats entre les deux pays sont prometteuses avec un fort potentiel", a encore souligné le Premier ministre. M. Sellal, a aussi évoqué, dans son interview, la menace terroriste qui constitue, selon lui, un péril mondial, rappelant que sur les plans régional et international, l'Algérie ne cesse d'appeler à la coordination entre Etats et organisations pour lutter efficacement contre ce fléau. "Le terrorisme constitue un péril mondial. Les connexions qu'il a établies avec la criminalité transfrontalière et les réseaux de trafic de drogues et d'êtres humains ont considérablement augmenté ses capacités de nuisance", a averti M. Sellal. Il a affirmé que "les efforts que l'Algérie a déployés et déploie toujours pour stabiliser la situation politique dans les pays du Sahel ont abouti à la signature d'un accord de paix entre les parties en conflit au Mali et la médiation se poursuit en Libye". "La situation en Libye est préoccupante, mais elle n'a rien d'insurmontable. Nous connaissons bien nos voisins libyens, c'est un peuple bon et pacifique", a souligné M. Sellal, affirmant "qu'on ne peut accepter que l'avenir de cette nation soit hypothéqué par l'extrémisme." Dans le cadre des mécanismes des pays "voisins de la Libye" et de la médiation onusienne, M. Sellal a rappelé que "l'Algérie participe à la réunion des conditions d'un dialogue inclusif entre les acteurs politiques de ce pays, dans le respect de la légalité internationale, du principe de non-ingérence et de l'intégrité territoriale". "Nous y travaillons de manière coordonnée et concertée avec la ferme volonté d'aboutir à la paix et nous espérons que la conjugaison de ces bonnes volontés aboutisse à un processus politique pacifique et permette à la Libye de redevenir une terre de sérénité et de prospérité", a-t-il souligné. L'Algérie privilégie l'action diplomatique et le dialogue inclusif et appelle, en parallèle, au renforcement des actions dans les domaines comme la lutte contre le financement du terrorisme par la répression du paiement des rançons aux groupes criminels, et un meilleur contrôle du marché de l'armement. "C'est ce que nous faisons avec nos amis maliens avec des résultats encourageants. Je le répète, la Libye est un pays ami qui mérite nettement mieux qu'une simple expédition militaire", a encore ajouté le Premier ministre. "Nous espérons que ces actions seront soutenues par la communauté internationale, notamment dans le domaine du développement socio-économique. Car la pauvreté et la fragilité des Etats sont le véritable terreau du terrorisme qui - quelle que soit son appellation conserve toujours la même nature immonde et inhumaine", a expliqué le Premier ministre.
Renforcer encore plus les relations À l'occasion de sa visite en Algérie, le président français, François Hollande a affirmé dans une tribune publiée, hier, dans le journal "Le Quotidien d'Oran" que l'Algérie et la France sont animées par la même volonté de bâtir un "partenariat d'égal à égal" tourné vers le développement et vers la jeunesse. "A la veille de ma seconde visite en Algérie, je mesure les progrès qui ont été accomplis. Nos deux pays sont animés par la même volonté de bâtir un partenariat d'égal à égal tourné vers le développement et vers la jeunesse", a écrit M. Hollande qui effectue sa deuxième visite à Alger en tant que chef d'Etat français, après celle de 2012. Pour le président français, le comité intergouvernemental présidé par les Premiers ministres des deux pays donne un cadre pour approfondir la coopération dans tous les domaines. Dans ce cadre, M. Hollande a cité le dialogue politique entre la France et l'Algérie, qui, a-t-il souligné, "contribuent à la stabilité et à la sécurité dans la région". A ce propos, il a salué l'action des autorités algériennes pour chercher une solution politique en Libye et a également relevé le "rôle déterminant" joué par l'Algérie pour aboutir à la signature, en mai dernier, de l'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Par ailleurs, le président français a avancé que sa visite serait l'occasion de renforcer le partenariat économique entre les deux pays en précisant qu'après les implantations de Renault à Oran et d'Alstom à Annaba, les initiatives se multiplient. "Il y a deux ans, j'avais appelé de mes vœux le renforcement de la coopération franco-algérienne. Elle est en marche", a-t-il observé, en notant que près de 7 000 entreprises françaises exportent vers l'Algérie, 450 y sont implantées et y emploient plus de 140 000 personnes. M. Hollande a aussi abordé la coopération bilatérale dans le domaine universitaire en évoquant l'accompagnement de la création de nombreuses écoles et centres de formation professionnelle pour permettre aux jeunes Algériens d'acquérir des compétences et de trouver un emploi. "Les obstacles qui entravaient de façon excessive la circulation des personnes ont été, pour l'essentiel, levés. 23 000 Algériens poursuivent aujourd'hui leurs études en France. Des millions d'Algériens et de binationaux vivent sur notre territoire et des dizaines de milliers de Français travaillent en Algérie", a ajouté M. Hollande. "J'ai toujours eu la conviction profonde que nous sommes capables de bâtir un partenariat d'exception. C'est ce que nous allons démontrer aujourd'hui", a-t-il poursuivi. Dans sa tribune, il a aussi évoqué sa première visite d'Etat en Algérie en 2012 et a rappelé avoir reconnu, devant les deux chambres réunies du Parlement, "les souffrances que le système colonial avait infligées au peuple algérien". Le président français, a salué le travail accompli par l'Algérie, notamment dans le rétablissement de la paix au Mali. "Je salue le travail qu'ont pu faire les autorités algériennes, notamment concernant la paix au Mali", a déclaré à la presse M. Hollande, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, soulignant le "combat commun" contre le terrorisme. A ce propos, M. Hollande n'a pas manqué d'exprimer sa "gratitude" au gouvernement algérien qui "a tout fait pour permettre de retrouver les auteurs de l'assassinat d'Hervé Gourdel", ressortissant français assassiné par un groupe de terroristes l'année passée dans une zone montagnarde située entre Bouira et Tizi Ouzou. Le président français est arrivé, peu avant, pour une visite d'amitié et de travail en Algérie, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a été accueilli à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et de membres du gouvernement.