Le 1er jour de la visite du président Hollande a été couronné par la signature de la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération ainsi que sept (07) accords de coopération entre l'Algérie et la France. La Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre l'Algérie et la France a été signée mercredi à Alger par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et le président français, M. Hollande. Cette déclaration qui donnera un "nouvel élan" aux relations des deux pays, comporte tout ce qui a trait aux domaines économiques, à la dimension humaine (circulation des personnes, à la situation de la communauté établie en France, à l'éducation et à la consultation politique). Sept (07) accords de coopération dans différents domaines ont été également signés en présence des deux chefs d'Etats. M. Hollande, a plaidé, ainsi, pour un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre l'Algérie et la France. "Nous sommes pour un partenariat stratégique d'égal à égal avec l'Algérie pour entrer dans une nouvelle ère", a déclaré M. Hollande au cours d'une conférence de presse. M. Hollande a évoqué, dans ce cadre, la signature d'un accord entre l'Algérie et le groupe Renault pour la création d'une société commune qui sera chargée de la construction d'une usine de voitures du groupe à Oran. Pour le président français, ce projet témoigne "de la volonté de coproduction entre l'Algérie et la France". Il a indiqué, par ailleurs, que sa visite en Algérie intervenait à un moment "fortement symbolique" marqué par la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance nationale. "C'est mon premier voyage dans la région, un voyage qui vient en 2012 à un moment fortement symbolique et l'Algérie fête les 50 ans de son indépendance", a-t-il relevé. "Il s'agit d'un voyage attendu, espéré, redouté et il était nécessaire non comme un aboutissement, mais comme un temps d'un nouvel âge que je veux engager 50 ans après", a ajouté le chef de l'Etat français. Commentant les réformes amorcées par l'Algérie, M. Hollande a indiqué que le processus des réformes en Algérie "arrive à son terme" avec, comme "dernière étape", la prochaine révision de la Constitution. Après le processus de réconciliation (nationale) et de reconstruction, il ne reste au Parlement algérien, a dit M. Hollande, que la révision de la Constitution qui est "la dernière étape des réformes politiques". Le chef de l'Etat français a noté, par ailleurs, que l'Algérie n'avait pas connu "le printemps arabe" comme certains pays arabes, expliquant que "chaque pays a ses spécificités". Concernant la crise du Mali, M. Hollande qui a nié l'existence de divergence de vues entre l'Algérie et la France sur le règlement de cette crise, a affirmé que l'Algérie jouait un rôle "très important" à la fois pour lutter contre le terrorisme, mais aussi pour favoriser les négociations politiques dans le traitement de la crise. "L'Algérie a lutté contre le terrorisme et elle est en train de nous livrer son expérience. Le président Bouteflika et moi-même sommes en convergence de vues" pour le traitement de la crise du Mali", a-t-il souligné. "En France, comme en Algérie, nous sommes pour les négociations. Nous sommes pour la lutte contre le terrorisme", a-t-il soutenu. "Si on est contre le terrorisme, on ne peut pas permettre à l'AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) de s'installer dans le nord du Mali", a-t-il précisé, en réponse à une question sur les positions des deux pays au sujet de la situation au Mali. S'agissant du passé colonial de la France, M. Hollande, a plaidé pour que "toute la vérité" soit établie sur la colonisation. "J'ai toujours été clair sur cette question, la vérité sur le passé, la colonisation, la guerre avec ses drames, ses tragédies et ses mémoires" doit être établie, a-t-il indiqué. Il a fait part, par la même occasion, de sa volonté de faire en sorte que le passé "ne nous empêche pas de travailler pour l'avenir". M. Bouteflika a eu des entretiens en tête à tête avec son homologue français, M. Hollande, en visite d'Etat de deux jours en Algérie. M. Hollande est accompagné, dans sa visite, d'une importante délégation, compenant notamment le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de l'Intérieur, Manuel Valls, de la Défense, Jean Yves Le Drian, du Commerce extérieur, Nicole Brick, ainsi que du général d'Armée, Benoît Puga, chef d'état-major particulier du président Hollande, et de parlementaires des deux Chambres, l'Assemblée nationale et le Sénat. Cette visite "permettra de consolider les bases de la relation d'exception que les dirigeants des deux pays s'emploient à ériger en partenariat stratégique", avait indiqué un communiqué de la présidence de la République. Un accueil populaire chaleureux avait été réservé, en début d'après-midi à Alger, à M. Hollande, quelques heures seulement après son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediene. L'accord sur une usine de construction de voitures Renault en Algérie signé ALGER - L'accord portant sur l'installation d'une usine du groupe français Renault en Algérie a été signé mercredi en début de soirée à Alger, en marge de la visite du président François Hollande, a-t-on constaté. Cet accord, qui conclut trois longues années de négociations, a été signé côté algérien par le PDG de la SNVI, M. Hamoud Taghzout, le directeur général du fonds national d'investissements (FNI), M. Hassan Haddad, et M. Jean Christophe Kugler pour le groupe Renault. Peu avant la signature de cet accord, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M. Chérif Rahmani, avait indiqué que le constructeur automobile français Renault aura l'exclusivité sur le marché algérien pendant trois ans. "L'accord initial entre l'Algérie et Renault prévoyait une exclusivité de cinq ans pour le constructeur français sur le marché algérien. L'Algérie n'a pas accepté et la durée a été donc réduite à trois ans", a déclaré à la presse M. Rahmani. Sur cet accord, le président Hollande avait souligné qu'il ''n'y a pas eu de pressions parce que c'est un bon projet pour l'Algérie, pour Renault et pour la France. Ce n'est pas une délocalisation". "Avec ce projet, on ramène de l'emploi en France parce qu'une partie des approvisionnements sera produite en France. On est gagnant", a-t-il ajouté. Le ministre de l'Industrie a par ailleurs expliqué que la clause d'exclusivité signifie qu'"aucune société publique algérienne n'a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger pendant les trois prochaines années". L'usine Renault qui entrera en activité "18 mois" après la signature de l'accord devra commencer par produire 25.000 unités par an pour arriver "rapidement" à 75.000 unités dont une partie sera exportée à d'autres pays hors UE, a précisé le ministre. Interrogé sur le taux d'intégration nationale, il a indiqué qu'il sera de "42%", et "cela dépendra de la compétitivité des PME algériennes", a-t-il ajouté. Sur le montant de l'investissement sur la base de la règle 51/49%, il a indiqué qu'il tournera autour d'un milliard d'euros.