C'est pour répondre à une invitation du président Bouteflika que le président français sera aujourd'hui à Alger, indique-t-on de source autorisée française. C'est ainsi que le président Hollande a souhaité honorer cette invitation au regard de l'importance du partenariat entre la France et l'Algérie. Une précision qui sonne comme une mise au point à ceux qui soutiennent que la visite du président Hollande répond à un autre agenda. François Hollande aura deux entretiens, l'un avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et le second avec le président Bouteflika. Ce dernier entretien ne sera vraisemblablement pas un tête-à-tête. Si cette deuxième visite du quinquennat de François Hollande, qualifiée, de source autorisée française, de «visite de travail», sera brève – arrivée à 13h50, retour estimé à 22h – elle n'en est pas moins importante, estime-t-on de même source et «significative». Une visite destinée essentiellement à renforcer le dialogue politique bilatéral sur les questions régionales, le partenariat économique étant qualifié de part et d'autre d'«excellent». Le seul ministre qui accompagnera François Hollande est celui des Affaires étrangères, Laurent Fabius, quelques parlementaires et quelques invités du président Hollande. Pas un seul homme d'affaires, croyons-nous savoir, ne sera du voyage. Toutefois, le partenaire français est attentif au secteur du pétrole et du gaz, plus particulièrement par l'impact à long terme de la baisse des cours du pétrole. Total a manifesté son intérêt pour le développement de sources d'énergie de substitution, dont le gaz de schiste. Au plan économique, encore, avec le développement de grands projets, la France est aussi intéressée par les marchés maghrébin et subsaharien. Le premier objectif de cette visite est de prendre acte et d'évaluer les mesures et projets entrepris depuis la Déclaration d'Alger de décembre 2012, qui a posé les instruments à même de renforcer la coopération bilatérale. Ces instruments ont permis de relancer, voire de résoudre des dossiers contentieux en suspens depuis plusieurs années relevant du domaine consulaire, notamment, indique-t-on à Paris, où on ne manque pas de souligner que depuis l'arrivée du président Hollande à l'Elysée, l'Etat français s'attache à construire avec l'Algérie une relation «confiante», «d'égal à égal», de «long terme» et qui, du reste, n'a jamais été «aussi sereine». C'est sur la base de cette «confiance rétablie» que Paris escompte un partenariat plus poussé dans le domaine politique, diplomatique et stratégique avec l'Algérie. Voilà que l'on en vient au principal objectif de la visite de Hollande aujourd'hui, soit la perspective d'actions communes, concertées relatives aux problèmes régionaux, particulièrement en ce qui concerne la Libye, en étendant la coopération bilatérale menée au Mali à la Libye, sachant que l'Algérie est un partenaire régional incontournable et que la sécurité de la région concerne directement l'Algérie de par ses frontières communes avec des pays en conflit ou instables. La formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, de manière à ramener la paix et la stabilité dans ce pays, sera un des principaux sujets qu'abordera le président Hollande avec les responsables algériens. La relance de la coopération en Méditerranée occidentale dans les domaines agricole, de la sécurité et aussi du dialogue politique sera un autre sujet important de discussion. Il est important que les deux pays puissent travailler ensemble de manière à pouvoir contribuer à la stabilité, au développement, aux échanges au Maghreb et en Méditerranée, laisse-t-on entendre à Paris. La lutte contre le terrorisme sera, selon toute évidence, évoquée. La coopération sécuritaire entre les deux pays est jugée «opérationnelle». Sur la question du Sahara occidental qui ne manquera pas d'être abordée, Paris soutient que sa position est «équilibrée» et que la base de son action est la mise en œuvre des résolutions des Nations unies. Avec toutefois une préférence pour le plan d'autonomie soutenu par le Maroc. A souligner que le président François Hollande arrivera à Alger à 13h50. Il sera accueilli par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.